5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 19:19

pascal-vitte.jpgC'est au tour de Pascal Vitte, auteur de la plupart des couvertures de notre webzine, illustrateur et graphiste talentueux, d'être interviewé par la rédaction d'YmaginèreS.


 

YmaginèreS : Bonjour Pascal. Je suis très heureux de vous faire subir aujourd’hui la torture de l’interview !
Pascal Vitte : Bonjour YmaginèreS.


Y : Pourriez-vous vous présenter rapidement et nous dévoiler votre itinéraire professionnel ?
P.V. : Je suis né en 63 en banlieue parisienne où j’ai grandi entouré de bouquins et d’œuvres d’art de toutes sortes. Mon grand-père avait acheté pas mal de tableaux et de sculptures pendant son heure de gloire, ce qui fait que les greniers de ses quelques maisons fourmillaient de trésors palpitants pour le gosse solitaire que j’étais. Ses jardins aussi me permettaient de libérer mon imagination. Pour les études, par contre, ce fut plutôt désastreux. Mais j’ai quand même réussi à me faire embaucher dans un petit studio de création alors que je prenais encore des cours de rough. Puis je devins directeur artistique et enfin je me suis mis à mon compte fin 99.
Depuis j’essaye de garder la tête hors de l’eau malgré mon caractère un peu trop entier. Pendant tout ce temps je n’ai jamais cessé de dessiner des images tirées des bouquins que je lisais ou bien à pondre des BDs selon mes humeurs. Mais comme beaucoup d’entre nous, il faut faire des choix et c’est l’alimentaire qui prévaut, surtout quand on est père de famille.


Y : Publicité, illustration, BD, création de jeux, peinture, sculpture… Vous êtes un artiste multifonction. Quel domaine de création a votre préférence ?
P.V. : Le dessin tout simplement. Je visualise constamment des trucs dans ma tête, des scènes de romans, des gags, des pensées un peu philosophiques, des artefacts imaginaires ou bien je « flashe » sur des visages, des arbres ou des paysages et il faut coûte que coûte que je les couche sur le papier. Chacun des domaines que vous citez est idéal pour certaines idées. Pour la pub, on applique son métier dans le concret, une bonne façon de ne pas s’isoler dans ce monde terriblement matérialiste. Pour l’illustration, il s’agit de faire passer un concept en une image forte. La BD est idéale pour joindre l’écriture et le dessin. Les jeux, c’est une vieille marotte qui mélange la mécanique ludique rigoureuse pour que ça marche et l’emballage graphique qui est un vrai régal. Quand à la sculpture et la peinture, c’est de l’expression pure, un vide salvateur pour l’âme que je recommande à tout le monde selon ses capacités, danse, écriture, photo etc. Pour moi en tout cas, ça passe toujours au départ par le dessin.


Y : Quels sont vos univers de prédilection ? Je crois me souvenir par exemple que vous appréciez particulièrement l’œuvre de Lovecraft…
P.V. : Ce bon vieux H P ! Sans doute que d’avoir joué des nuits entières à Call Of Chtulhu y est pour quelque chose. C’est vrai que j’ai adoré l’Affaire Charles Dexter Ward ou Démons et Merveilles, mais c’était un bien triste sire et depuis j’en ai aimé bien d’autres. Je n’ai pas d’univers de prédilection, je cherche avant tout des auteurs qui me surprennent et surtout pas des ersatz de tel ou tel. Des fois, j’ai besoin de voyager, des fois de réfléchir, un bon Pierre Bordage par exemple peut offrir les deux à la fois parfois. Je ne crache pas non plus sur un petit traité de philosophie de temps en temps (le post-humain à ma préférence en ce moment) ou un bon vieux Shakespeare ; c’est lui le père de la Fantasy et Hamlet ou Macbeth sont de purs chefs d’œuvre.
En voilà deux que j’aimerais illustrer un de ces quatre.


Y : En tant qu’illustrateur, êtes-vous autant à l’aise en Science-fiction qu’en Fantasy ?
P.V. : Comme dit Terry Pratchett, la SF c’est de la Fantasy avec des boulons. Mais dessiner des boulons demande un peu plus de rigueur qu’une vielle sorcière biscornue. Il n’y pas de grandes différences pour moi entre le Gritche de Dan Simmons ou Smaug le dragon. Il faut à chaque fois retranscrire une atmosphère, avec sincérité.


Y : Quel est le projet que vous rêveriez de réaliser et qui vous tient le plus à cœur ? 
P.V. : Un bel album de BD tiré de l’œuvre de Clarck Ashton Smith, un auteur de la revue Weird Tales, un copain de Lovecraft d’ailleurs. J’ai l’impression qu’on l’a un peu oublié celui-là, c’est injuste, ce qu’il écrivait était très sombre aussi mais ses visions étaient beaucoup plus riches et exotiques.


Y : Que pensez-vous du monde de la BD et de l’illustration aujourd’hui ? Comment a-t-il évolué ? Faut-il absolument de nos jours savoir manier le crayon ET le stylet d’une palette graphique pour arriver à se faire une place dans ce milieu ?
P.V. : Le travail est toujours la composante essentielle, enfin j’aime à le croire, mais il faut du culot et de l’opiniâtreté. C’est la mondialisation après tout, il y a internet et si les artistes du monde entier se vendent ici, nous on peut se vendre ailleurs. Il y a un véritable brassage des cultures, c’est très enrichissant. Maintenant, pour être reconnu dans la profession, il faut parfois s’armer de patience et donc avoir les moyens de tenir. Les relations se font au fil du temps. Certains se trompent toute leur vie d’essayer en vain et d’autres de ne jamais tenter par simple prudence. Moi je suis un peu entre les deux, je suis toujours en lice mais je ne crache pas dans la soupe, la com me fait vivre et je ne veux pas me considérer comme un artiste maudit, trop négatif et stérile, j’ai besoin d’être rassuré.


Y : Beaucoup d’illustrateurs ont quelques anecdotes à raconter au sujet de certaines de leurs créations. Sans vouloir paraître insultant, en un demi-siècle d’existence (), vous devez bien, vous aussi, en avoir une ou deux tapies dans vos souvenirs… Si c’est le cas, pourriez-vous les partager avec nous ?
P.V. : La première date de mon époque sculpteur, on nous avait commandé une réplique de l’obélisque de la Concorde de 5m de haut pour la sortie au salon du livre d’un ouvrage sur Champollion. On avait bossé à 3, plusieurs semaines, à creuser des hiéroglyphes au cutter dans de la mousse. J’avais aussi conçu l’armature en agglo et le truc devait être fini pour l’ouverture du salon. Quand je suis monté sur l’échelle pour poser le chapiteau qui pesait son poids, Laurent Fabius, 1er ministre à l’époque, faisait sa visite inaugurale. Mais le poids de l’objet à failli me faire tomber sur lui. Mes potes se sont cramponnés à l’échelle, empêchant un carnage qui nous aurait peut-être rendus tristement célèbres. Plus récemment, quand je dessinais une fresque sur le mur d’une école communale juste avant la rentrée des classes, les gosses du village passaient me voir et faisaient des commentaires élogieux d’une fraîcheur que je ne suis pas prêt d’oublier. J’ai revu cette fresque il y a quelques jours et je suis très heureux de leur avoir offert ça. Il s’agit d’un bon gros « ent » gentil qui les accueille chaque matin.


Y : Quel est votre mode de fonctionnement pour créer ? Une image, une musique, une parole, une personne entrevue dans la rue suffisent-elles à vous inspirer ou bien le processus de création met-il plus de temps à s’enclencher ? Travaillez-vous plus le jour ou la nuit ? En plusieurs étapes ou sans relâche jusqu’à aboutir au résultat final ?
P.V. : Comme je l’ai déjà raconté il y a quelques instants, il n’y a pas de recette systématique. Quand c’est une commande précise, il y a une période de gestation plus ou moins longue, ça trotte dans ma tête. Puis les crayonnés commencent, à n’importe quelle heure, je peux très bien me lever en pleine nuit. Des fois c’est laborieux, des fois ça vient tout seul. Mais à chaque fois il y a au moins un moment d’exigence et d’honnêteté avec soi-même.


Y : Êtes-vous tenté par l’écriture ?
P.V. : Oui, j’ai toujours un scénario ou deux en tête.


Y : Autre chose vous attire-t-il ? La photographie par exemple ?
P.V. : La photographie, bien sûr, avec Photoshop on peut faire des choses très intéressantes.


Y : Pourriez-vous nous parler de vos futurs projets ?
P.V. : Une BD est en cours, écrite par Mestr Tom (NDLR : rédacteur en chef du journal Fan 2 Fantasy). Une histoire comique avec des enfants démoniaques qui s’opposent aux forces de la lumière, enfantines elles aussi. On se marre bien. Et peut-être un Artbook sur la Terre du Milieu, car bien que tant de choses ant été faites, il reste encore beaucoup à illustrer.


Y : Pour conclure, pourriez-vous répondre à notre habituel questionnaire de Proust de façon succincte ?
• Votre principale qualité ? Contemplatif
• Votre principal défaut ? Fainéant
• Ce que vous appréciez le plus chez vos amis ? Leur joie de me revoir.
• Votre occupation préférée ? L’utopie
• Votre idée du bonheur ? Fais comme tu le sens, mais fais-le.
• Votre idée du malheur ? Ne plus pouvoir communiquer avec les autres.
• Si vous n’étiez pas Pascal Vitte, qui désireriez-vous être ? Impossible, on fait avec, le reste n’est que de l’envie. Quoique Gandhi…
• Où aimeriez-vous vivre ? Lanzarote, une île des Canaries
• Vos auteurs favoris ? Terry Pratchett, Donald Westlake, Dan Simmons etc.
• Votre roman préféré ? Magie et Cristal de Stephen King (cycle de la Tour Sombre)
• Le meilleur illustrateur selon vous ? Gustave Doré
• La plus belle illustration ? Le joueur de cartes zombie dessiné par Brom pour Deadlands (NDLR : jeu de rôle de type western-fantastique)
• Votre BD favorite ? J’hésite entre Blueberry et Sin City.
• Vos héros préférés dans la fiction (littérature, ciné, BD…) ? Le Pistolero
• Vos héroïnes préférées dans la fiction  (littérature, ciné, BD…) ? Pélisse dans la Quête de l’oiseau du temps.
• Votre jeu de rôle préféré ? Call of Chtulhu
• Votre chanson favorite ? I fought the law des Clash Ou This is Halloween de Danny Elfman, ça dépend des jours en fait.
• Le film que vous appréciez le plus ? Blade Runner
• Vos héros dans l’Histoire ? Martin Luther King et Gandhi
• Vos héroïnes dans l’Histoire ? Olympe de Gouges
• Ce que vous détestez par-dessus tout ? Les gros 4x4 avec des verres fumés
• Quel est le don surnaturel que vous aimeriez avoir ? Celui d’apprécier à leur juste valeurs les conneries que j’ai faites ou pas.  La conscience absolue en fait.
• Comment aimeriez-vous finir votre vie ? Dans mon sommeil face à l’océan.
• Quel est votre état d’esprit actuel ? Tranquille
• Quelles sont les fautes qui vous inspirent le plus d'indulgence ? Celles due à l’ignorance
• Le juron que vous lancez le plus souvent ? Putain !
• Votre mot favori ? Pardon
• Quelle est votre devise ou votre citation préférée ? « Vivre simplement pour que simplement d’autres vivent. » (Merci Gandhi)


Y : Un mot encore pour nos lecteurs ?
P.V. : Merci d’avoir supporté mes réponses.

 


Y : Merci d’avoir répondu à nos questions. J’espère que vous vous en remettrez !  ;-)

P.V. : aaaaarrrgh !

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 05:43

doris-facciolo.jpgDepuis plusieurs mois déjà, vous pouvez lire les premiers chapitres du roman La Magie des Mots de Doris Facciolo. J'ai eu le plaisir d'interviewer cette jeune auteure et d'en apprendre davantage sur elle et son travail littéraire. Voici cette interview :

 

YmaginèreS : Bonjour Doris et merci d’avoir accepté cette interview.
Doris Facciolo : Bonjour YmaginèreS et ses lecteurs ! C’est avec grand plaisir que je réponds à cette demande !

Y : Pourriez-vous vous présenter en quelques mots et nous parler de votre parcours ?
D.F. : J’ai actuellement 26 ans et je tiens à souligner que Doris est un prénom féminin. Oui oui. Car on m’appelle souvent monsieur… sans doute des gens qui n’ont jamais vu le film d’animation Némo. Bref.
Malgré mon nom à consonance italienne, je suis belge, de région liégeoise. Au vu des croisements qu’il y a eu dans la famille, on pourrait même dire que je suis européenne !
Mon métier est un métier de chiffres (mais pas de maths) : la comptabilité. C’est sans doute pour pouvoir m’évader de ce monde si strict (quoique… vu l’ambiance qu’il y a au bureau, on se pose parfois la question) et si terre à terre que j’aime tant le monde des livres et de l’imaginaire en général.
Mon parcours ? Il n’est pas bien long à vrai dire…
J’ai commencé à écrire lorsque j’ai intégré le serveur gratuit nommé « Aurora » du (tout vieux) Ultimate Online, il y a … heu … ça doit faire 6 ans je pense (wooow le coup de vieux ! O_o). J’ai d’abord commencé à rédiger l’histoire de mon personnage au fur et à mesure de ses aventures au sein du jeu. Ensuite, lorsque j’ai intégré l’équipe de game masters d’Aurora, j’ai été chargée de conter les légendes du nouveau monde que nous nous apprêtions à ouvrir ainsi que de créer et décrire de nouvelles races à jouer. Finalement, ce projet a été avorté, et Aurora est bel et bien mort aujourd’hui. En tant que serveur RPG en tous cas…
De là est venue l’idée saugrenue d’un jour écrire un roman sur ce monde imaginaire de jeu de rôle. Ce que je n’ai pas fait. Par contre j’ai intégré quelques personnages issus de ce monde dans La Magie des Mots (NDLR : premier roman de Doris Facciolo). Il y a parfois des personnages auxquels on s’attache trop pour les voir disparaître  .


Y : Quelles sont vos sources d’inspiration pour l’écriture de votre premier roman, La Magie des Mots, dont les neuf premiers chapitres sont en lecture libre sur votre site ainsi que sur ymagineres.net ? Parlez-nous plus en détail de cette œuvre, à la frontière entre Fantasy et Science-fiction.
D.F. : La Magie des Mots est une idée qui a mis énormément de temps à germer dans mon esprit bordélique. Je voulais tenter le coup, me mettre à écrire, mais à écrire plus que l’histoire d’un personnage en quelques pages. Un livre complet. Mais écrire quoi ? De la Fantasy, ça ne faisait pas un doute. Oui ? Et ensuite ? L’histoire complète d’Aurora ? Oui c’était une idée excellente. Il y avait beaucoup à dire sur l’histoire du monde et de ses personnages. Mais j’aurai eu besoin de l’aide des autres joueurs pour cela…
J’ai donc réfléchi. Longuement. J’ai mis des mois à écrire ma première ligne. Oui parce qu’à force d’attendre et de réfléchir, d’autres vous piquent vos idées… Il m’était venu l’idée d’un voyage dans le temps. Une poignée d’hommes et de femmes qui se retrouvent, on ne sait comment, dans l’ère préhistorique et ne parviennent plus à revenir. Là, ils y auraient découvert d’anciennes civilisations dont nous n’avons jamais entendu parler. Et sont arrivés Spielberg et sa série Terra Nova
Bon ok, j’avais déjà changé d’idée avant que la série ne sorte. Mais c’est tout de même frustrant !
Pareil avec Cœur d’Encre. Je ne connaissais pas les livres, ni le film. J’avais déjà choisi le titre de mon roman et rédigé le premier chapitre. J’avais alors en tête que notre ami Arvin tomberait sur un livre qui rendait réel tout ce qu’il y écrivait. Et puis… voila que je vois la bande annonce du film Cœur d’Encre. Et merde ! Encore sabotée !
Il s’est passé un an avant que je ne reprenne l’écriture du roman. Un an durant lequel j’ai retourné dans tous les sens la façon dont pourraient progresser les choses. Quel était le but, les embuches, le monde, les personnages etc. Et enfin, le déclic.
Si Aurora m’a beaucoup inspirée et continue de le faire, d’autres sujets le font également. C’est le cas du Triangle des Bermudes (le naufrage s’y déroule, avant que nos rescapés ne se retrouvent sur un monde à deux lunes) ainsi que d’autres légendes et lieux mystérieux bien terriens. Mes lectures ont sans doute également une influence sur ma façon d’écrire et d’envisager le rythme des rebondissements à apporter à l’aventure. Je lis en ce moment beaucoup de Fantasy, mais également de la Science-Fiction. Robin Hobb et Frank Herbert, dans leurs univers respectifs, sont sans doute les deux auteurs qui m’ont le plus marquée.
La Magie des Mots est donc bel et bien un mélange entre SF et Fantasy. Le thème principal reste les mondes parallèles, ou les voyages interstellaires instantanés. Quoique ce thème reste finalement comme un arrière-plan, camouflé par la magie du monde dans lequel nos protagonistes atterrissent. Car il s’agit bel et bien d’un monde médiéval-fantastique dans lequel la guerre s’apprête à refaire surface, avec son lot de misère, de conspiration, de ruse et de larmes. La problématique de l’écologie est également abordée, bien que sous forme divine/magique. D’autres thèmes feront leur apparition au fur et à mesure. Il reste encore beaucoup à découvrir de la magie que peuvent procurer les mots… même pour moi ;-)


Y : Vous proposez à vos lecteurs de participer à l’écriture de ce roman en vous suggérant des idées, des ajouts qui leur semblent nécessaires… Dites-nous en plus.
D.F. : Il y a quelques temps, je m’imaginais l’effet que cela ferait d’un jour pouvoir insérer ne serait-ce qu’une toute petite de mes idées dans le roman d’un grand écrivain. Un simple nom de ville ou de personnage. Un personnage entier, pourquoi pas ? Quelle fierté ! Quel plaisir ce serait !
Loin de moi l’idée de me prendre pour « un grand écrivain ». Je ne suis qu’une débutante en quête d’apprentissage et d’évolution. Mais je voulais offrir cette chance à mes lecteurs, les faire participer comme ils le souhaitent. Une lectrice m’a envoyé un dessin qu’elle avait réalisé (il figure sur mon site) avec le nom du personnage en question et les trois mots qui l’avaient inspirée pour cette création. Je lui ai promis que son personnage figurerait dans les prochains chapitres de mon roman et je tiendrai parole. C’est aussi une façon de me donner de l’inspiration pour la suite !
D’ailleurs, si vous avez des idées pour des noms de ville ou de personnages… c’est souvent là que je bloque.


Y : Que préférez-vous, la Fantasy ou la SF ?
D.F. : Question difficile… tout dépend s’il s’agit de l’écriture ou de la lecture. Pour la lecture, j’apprécie les deux. J’avoue lire plus de Fantasy en ce moment que de SF, mais c’est certainement dû à l’effet de mode et aux libraires qui mettent la Fantasy bien plus en avant ces derniers temps. Mais je ne rejette pas la SF, loin de là.
Quant à l’écriture… j’ai envie de dire que la SF est plus difficile que la Fantasy. Du moins est-ce mon point de vue. J’ai cette impression qu’avec la SF, il faut parfaitement maîtriser le sujet abordé. Si ce n’est pas le cas, il y a de gros risque pour que notre roman ne soit pas crédible. Je ne suis pas très technique, n’ai jamais fait de sciences et ne connais que les planètes de base en ce qui concerne l’astronomie. Je ferais un piètre écrivain de SF…
Au contraire, j’ai le sentiment que la Fantasy nous laisse beaucoup plus de liberté. On peut tout imaginer, tout créer. Et là est ma force. Du moins je l’espère !
Bien que j’aie intégré quelques sujets de SF dans La Magie des Mots, ce n’est qu’une trame de fond, comme je l’ai dit. L’écriture et le déroulement restent orientés Fantasy, monde dans lequel je me sens plus à mon aise pour écrire.


Y : Envisagez-vous d’aborder un jour d’autres genres littéraires, le Steampunk par exemple ? 
D.F. : Le Steampunk est un style dont je n’avais jamais entendu parler avant que Solenne Pourbaix ne nous présente ses écrits. Je n’ai par contre pas encore pris le temps de les lire, honte à moi ! (Trop de projets et de lectures en même temps…)
Je me suis essayée pour la première fois à l’horreur/fantastique avec ma nouvelle L’Ange Déchu, paru dans le hors-série n°1 d’YmaginèreS . J’ai pris beaucoup de plaisir à rédiger cette nouvelle et à faire les recherches nécessaires à la rédaction de cette-ci. Ma correctrice insiste d’ailleurs pour avoir une suite…
Pour l’instant, je m’essaie à la rédaction d’une nouvelle policière pour le concours de la Fnac dans le cadre du festival liégeois du film policier. C’est loin d’être mon domaine de prédilection, mais j’y intègre tout de même une petite pointe de Fantasy. On verra ce que ça donnera, même si j’ai peu d’espoir de remporter ce concours. L’important c’est d’écrire, de se tester et de progresser.
Donc oui, je m’essaye à d’autres genres. Mais mon domaine de prédilection reste la Fantasy.


Y : Que pensez-vous du milieu de l’édition ? Vous fait-il peur ?
D.F. : Pour avoir lu plusieurs articles sur le sujet et en avoir discuté avec quelques auteurs, je sais qu’il s’agit là d’un monde de rapaces où il est difficile de se faire une place. Certains y arrivent, à force de coups de chance et de bons pistons, mais surtout avec un vrai talent. Certes, les correcteurs font un travail magnifique, mais il ne faut pas tout faire reposer sur eux, ou votre manuscrit ne sera pas lu au-delà du premier chapitre (s’il est seulement ouvert…).
L’auteur qui a l’immense honneur d’être édité ne perçoit que maximum 30% environ des gains engendrés par son œuvre. C’est énorme si on vend ses livres par millions, mais nous ne sommes pas tous King, Hobb & co. C’est bien souvent trop peu pour pouvoir en vivre lorsque l’on est un auteur méconnu du grand public.
Il y a d’autres alternatives, comme l’édition pour compte d’auteur ou encore l’auto-édition. Mais ce sont là des chemins encore plus difficiles pour se faire connaître, car dans ce cas l’auteur ne reçoit pas ou peu d’aide extérieure pour faire sa promo et pousser les librairies à accepter de vendre son œuvre.
Est-ce que ça me fait peur ? Non. Je n’imagine pénétrer dans ce monde que dans quelques années, lorsque mon roman sera achevé. Et c’est loin d’être le cas. En attendant, je me renseigne sur les différents moyens actuels de se faire publier/éditer. Et je compte le livre électronique parmi ces moyens. Car bien qu’il soit boudé par de nombreux lecteurs, ce nouveau format a tout de même conquis de nombreuses paires d’yeux et reste, pour l’auteur, ce qu’il y a de plus rentable (là, c’est la comptable qui parle).
En gros, j’ai tout mon temps pour me tracasser de ce genre de « problèmes ». Pour l’instant, tout ce que je recherche, ce sont des lecteurs et des critiques. Car sans cela je ne pourrai jamais progresser, et sans progrès je doute de pouvoir un jour être publiée de quelque manière que ce soit.


Y : Aimeriez-vous vivre de votre plume et vous y consacrer totalement ou bien faut-il que vous conserviez un métier « à côté » pour vous épanouir vraiment ?
D.F. : Ce n’est pas une question qui me taraude pour l’instant car comme je l’ai dit précédemment, je n’envisage l’édition que pour dans quelques années. Cependant, ce serait un véritable rêve que de pouvoir vivre de ma plume !
Pouvoir enfin vivre au rythme où je l’entends, écrire chez moi ou ailleurs, exercer mes autres passions et/ou rêves…
Mais cela dans l’optique où le métier d’écrivain rapporterait assez pour en vivre décemment. Sinon, effectivement il me faudrait au moins un mi-temps pour pouvoir compenser financièrement.
Si par contre cela portait réellement ses fruits, je ne pense pas que je continuerais dans la comptabilité. Je me lancerais probablement dans l’élevage canin (oui je sais, ça n’a aucun rapport ni avec la compta ni l’écriture ! Mais j’aime les chiens et l’éducation canine ^^).


Y : Pourriez-vous nous parler de vos futurs projets ?
D.F. : Ouf ! Heu… alors :
1) Achever les travaux de rénovation dans ma maison. Ca traîne et j’en ai marre.
2) Achever La Magie des Mots, ça traîne aussi, mais je n’en ai pas marre ^^. Il faut dire que je suis assez lente lorsque j’écris, et que je n’écris pas tous les jours faute de temps et/ou d’envie (si j’ai pas envie, c’est pas la peine).
3) Je scrute le net à la recherche de concours de nouvelles afin de m’entrainer, à défaut de les remporter. Peut-être que certaines nouvelles pourraient finir en roman un jour où l’autre, comme ce sera peut-être le cas pour L’Ange Déchu, mais rien n’est encore certain. Chaque chose en son temps !


Y : Pour conclure, pourriez-vous répondre à ce questionnaire de Proust de façon succincte ?

-    Votre principale qualité ?

J’achève ce que je commence (ok, par contre il me faut parfois du temps avant de commencer!)
-    Votre principal défaut ?

Bornée
-     Ce que vous appréciez le plus chez vos amis ?

Qu’ils soient mes amis !
-     Votre occupation préférée ?

Lire. Et écrire, bien entendu.
-     Votre idée du bonheur ?

Pouvoir vivre sans maladie ni tracas financier. Avec mon amoureux et mon chien. C’est pourtant simple, mais j’en demande déjà trop…
-     Votre idée du malheur ?
Devoir être privée d’internet et de chocolat à tout jamais. Qu’on me pique tout de suite…

-     Si vous n’étiez pas Doris Facciolo, qui désireriez-vous être ?
La même, en plus riche, plus belle et sans maladie incurable xD

-    Où aimeriez-vous vivre ?
Dans une maison rustique au milieu des bois. Le calme et les promenades au pas de la porte. Le rêve pour écrire !

-    Vos auteurs favoris ?
Frank Herbert, Robin Hobb, GRR Martin, Roger Zelazny, Arthur C.Clarke, …

-    Votre roman préféré ?
J’en apprécie des tonnes, mais celui qui m’a tout de même laissé une trace indélébile reste le cycle de Dune.

-    Vos héros préférés dans la fiction (littérature, ciné, BD…) ?
Ce n’est certainement pas un héros dans le sens où on l’entend, mais Leto II (cycle de Dune) m’a beaucoup marquée par sa profondeur. Le Fou dans le cycle de l’Assassin Royal était mon personnage préféré.

-    Vos héroïnes préférées dans la fiction  (littérature, ciné, BD…) ?
J’ai été voir le nouveau film Millénium récemment. Je n’ai pas lu les livres et n’ai vu ni la série ni l’ancien film. Par contre j’ai adoré le personnage de Lisbeth !

-    Votre jeu de rôle préféré ?
Je n’ai joué que très peu à des jdr sur table. J’en connais plus sur pc et là, j’hésite entre The Witcher et Dragon Age (le premier hein, parce que Dragon Age 2, il vaut rien du tout !). Sinon, un bon vieux Baldur’s Gate, y’a rien de tel ^^

-    Votre chanson favorite ?

Ouf ! Ca change tout le temps ! Bon on va dire Ghost River, du dernier album de Nightwish. Je l’écoute beaucoup pour l’instant.
-    Le film que vous appréciez le plus ?
Rolala… En vérité ce n’est pas un film mais une série : Game of Thrones. Je suis en train de la regarder pour la seconde fois, en même temps que de lire l’intégrale 1. Cette série est vraiment très très fidèle au livre et brillamment réalisée. Je la trouve vraiment très réussie !

-    Vos héros dans l’Histoire ?
Bof… jamais eu cours d’histoire. Grosse lacune, sans aucun doute.

-    Vos héroïnes dans l’Histoire ?
Idem.

-    Ce que vous détestez par-dessus tout ?
Les gens qui nient la vérité même lorsqu’on la met sous leur nez, et qui osent encore vous traiter de fou, la preuve sous les yeux.

-    Quel est le don surnaturel que vous aimeriez avoir ?
La Volonté (lisez la Magie des Mots pour comprendre ^^)

-    Comment aimeriez-vous finir votre vie ?
Sans souffrir.

-    Quel est votre état d’esprit actuel ?
Fatiguée. Besoin de vacances.

-    Quelles sont les fautes qui vous inspirent le plus d'indulgence ?
L’ignorance.

-    Le juron que vous lancez le plus souvent ?
Merttt’hin !

-    Votre mot favori ?
“à moi?” (prononcé façon « mouettes dans Némo »)

-    Quelle est votre devise ou votre citation préférée ?
« Pourvu que les générations aient le temps d'évoluer, le prédateur, pour survivre, adapte sa conduite à sa proie qui, en retour, modifie son propre comportement, et ainsi de suite... Je connais plus d'une force qui n'exerce pas le pouvoir autrement. Prenez les religions... »
Leto II, dans l’Empereur-Dieu de Dune (Frank Herbert)


Y : Un dernier mot pour nos lecteurs ?
D.F. : Si vous lisez ceci, vous lisez alors probablement les récits d’autres auteurs méconnus du grand public. Alors pour eux, svp, ne vous contentez pas de simplement lire ce qu’ils font. Parlez-leur. En bien comme en mal, c’est ce qu’ils attendent de vous.
Mais surtout : osez. Osez vivre vos rêves, même les plus fous. On ne vit qu’une fois


Y : Merci d’avoir bien voulu répondre à nos questions et bonne continuation dans vos projets.
D.F. : C’était un réel plaisir ! Longue vie à YmaginèreS !

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 04:14

anglemort.jpgYmaginereS : Bonjour Sébastien Degorce. Merci de vous présenter, ainsi que la revue Angle Mort à nos lecteurs.

 

Sébastien Degorce : Bonjour. Personnellement, je suis éditeur dans le domaine du technique. Mais ma passion, c’est la science-fiction : j’en écris, mais j’ai également une équipe qui travaille sur un projet qui s’appelle Angle Mort depuis un an. On vient justement de sortir le numéro 5, juste avant les Utopiales. Et on est partis sur le postulat de publier quatre nouvelles tous les trois mois : deux nouvelles d’auteurs très connus et deux nouvelles de jeunes auteurs en devenir.

C’est une revue numérique : on propose en fait des contenus en ligne. Les gens peuvent lire gratuitement les nouvelles sur écran, ou alors ils peuvent télécharger un ebook (on propose les format pdf, ePub ou .mobi) : pour 2,99 €, vous avez le fichier contenant le texte et une interview de l’auteur.

 

 

Y : Comment devient-on éditeur ?

 

SD : On devient éditeur !? Ah là là, c’est beaucoup de travail ! Moi je suis éditeur, mais c’est plutôt secrétaire de rédaction assistant d’édition qu’on devrait dire, parce que je fais de la mise en page, de la lecture, de la correction, de la réécriture. L’éditeur, qui crée sa boîte, c’est pas moi, parce qu’il faut un fric monstre, et je ne peux pas créer une maison d’édition comme ça.

Notre revue rémunère ses traducteurs, certains auteurs, on commence déjà à avoir une certaine légitimité dans le milieu, entre guillemets. On traduit certains auteurs anglophones, même de tous les pays et le but de la manœuvre, c’est de publier des nouvelles inédites, vraiment inédites, et on commence à payer nos auteurs. On commence à trouver des solutions pour pouvoir les rémunérer et élargir notre offre. Et en parlant d’élargir l’offre, à côté de la revue, on va sortir un feuilleton, des novellas : à côté du site, il y aura une interface avec sa propre identité graphique qui sera dédiée à un feuilleton écrit par Léo Henry, qui nous suit.

 

Vous savez, il y a un truc qui est excellent : quand j’ai commencé à travailler dans l’édition, j’étais stagiaire à l’Atalante. J’étais fan de Moorcock, j’étais fan de tout ça, et quand on m’a dit « tu vas travailler à l’Atalante », j’ai fait des bonds de 15 mètres; ça m’a permis de rencontrer beaucoup de gens très vite, alors que j’étais un berrichon arrivant à Paris, petit-fils de paysans poitevins qui devient éditeur.

 

Et du jour au lendemain, j’ai pu rencontrer Sébastien Cevey, qui dirige la revue, avec David Queffélec, Christophe Duchet (Snid) et Laurent Queyssi qui est traducteur. Et toute cette équipe a donné naissance à Angle Mort. C’est vraiment un projet dans lequel je me suis senti bien tout de suite, et ça s’est confirmé : au bout d’un an, je me rends compte que ces personnes-là ont une exigence.

 

Si on donne sa chance à un auteur sur un texte, il nous faut quelque chose en plus : on ne veut pas de textes manichéens, le bien contre le mal, ou juste du divertissement, ni alors surfer sur une niche ou une mode. On publie des textes transgenres, pas forcément difficiles d’accès, mais qui demandent un effort de lecture. Ce n’est pas de la littérature purement de divertissement, il y a de la recherche, voire même des récits expérimentaux.

Pour l’instant, apparemment, les gens aiment : depuis que la revue existe, on a à peu près 4500 téléchargements. Notre gageure c’est çà : publier des choses qui n’étaient pas consensuelles.

On a pris des risques et des revues comme Bifrost ou des sites tels qu’ActuSF ont fait de bonnes critiques sur nous.

 

 

Y : Vous avez également des éditions papier ?

 

SD : Non, seulement numériques : on propose différents formats pour les différentes tablettes du commerce, sinon on peut les lire sur son ordinateur.

 

 

Y : Vos projets pour Angle Mort ?

 

SD : Continuer à faire 4 interviews par numéro, proposer le feuilleton de Léo Henry et permettre aux gens qui arrivent et qui découvrent Angle Mort en prenant un abonnement de pouvoir recevoir gratuitement les premiers numéros déjà parus.

Et puis essayer de rétribuer de manière sérieuse nos auteurs, qu’on ne pouvait se permettre auparavant de payer, ou alors symboliquement, contrairement à nos traducteurs.

 

 

Y : Comment sélectionnez-vous les auteurs des futurs numéros ? En faisant un appel à textes ?

 

SD : Non, on les recrute. Pour les textes inédits en France et publiés dans d’autres pays, on contacte les auteurs et traduit les textes : on va chercher dans des anthologies anglaises ou américaines, et si le texte plaît à la personne qui fait cette première sélection, on prend contact avec l’auteur ou son agent et on s’arrange. Jusqu’ici, on a réussi à avoir des auteurs plutôt connus, comme William Gibson dans le dernier numéro : ils nous suivent tous !

Ponctuellement, certains auteurs sont allés sur le site, ont pris l’adresse et ont envoyé directement leurs textes. Et parfois, il y a aussi des nouvelles de commandes : on demande à certains auteurs d’écrire une nouvelle sur un sujet dont ils ont déjà parlé. Quand elle arrive, on l’annote, car il y a tout un travail en amont; c’est une revue numérique, mais on fait un vrai travail d’éditeur, on reçoit les textes, on les corrige, on les réécrit avec l’auteur, on a créé une charte graphique… c’est clairement une vraie valeur ajoutée d’éditeur.

 

 

Y : Combien de personnes dans l’équipe ?

 

SD : Les fondateurs sont trois, et le noyau dur comprend six personnes. Vous trouverez sur le site tous les noms des traducteurs, les personnes qui s’occupent de générer les ebooks, de la communication…

 

Personnellement, je participe aux interviews, je recrute des auteurs, je corrige les textes, je fais partie du comité de lecture, et mon gros travail est de tout relire, de m’assurer qu’il n’y ait pas une seule faute, une seule coquille, et de retravailler les textes avec les auteurs.

 

 

Y : Un dernier mot pour nos lecteurs ?

 

SD : Surtout, ce que j’aimerais dire, c’est que l’édition change, que la France a beaucoup de retard, a peur du numérique, et que nous essayons de participer à cette période charnière de défrichage. Que si des gens veulent aller sur internet et consulter mes nouvelles, ils peuvent le faire gratuitement. Et si jamais ils veulent connaître un peu plus nos auteurs et notre démarche, ils peuvent télécharger et lire nos interviews.

 

 

 

 

Site de la revue Angle Mort : http://www.angle-mort.fr/


Interview réalisée par Françoise Boutet pour YmaginèreS à Nantes en novembre 2011 lors du Festival des Utopiales.

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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 20:01

 

Notre collaboratrice, Doris Facciolo, est allée à la rencontre d'Alan Spade, auteur talentueux et défenseur de l'autoédition.

 

alan-spade.jpgYmaginèreS : Bonjour Alan ! Sur votre site web comme dans d’autres interviews, on peut lire de vous que vous avez suivi un parcours plutôt atypique. Vous avez passé plusieurs années en Afrique ; passionné de jeux vidéo, vous êtes ensuite devenu critique en ce domaine pour la presse écrite et enfin, vous vous êtes plongé dans l’écriture fictionnelle. Après plusieurs péripéties pour tenter de vous faire éditer, vous avez choisi la voie de l’autoédition. Quelle influence cela a-t-il pu avoir sur vos écrits ?


Alan Spade : Bonjour, Doris ! Je pourrais vous répondre que cela m'a responsabilisé, mais j'ai eu l'expérience d'être publié pour mon recueil de nouvelles de science-fiction Les Explorateurs chez un éditeur qui, à ses débuts, n'employait pas de correcteur professionnel, donc ce ne serait pas vrai. J'étais déjà habitué à rendre une copie la plus aboutie possible. Je crois qu'il n'y a pas de différence dans l'approche de l'écriture entre un auteur qui souhaite s'autoéditer et un autre qui cherche à se faire éditer, à condition que ce dernier n'ait pas écrit en fonction des goûts ou des besoins supposés d'un éditeur, ou n'ait pas simplement répondu à une commande. Les deux tendent vers la plus grande qualité possible. L'autoéditeur sait qu'il doit parvenir par ses propres moyens à une qualité optimale s'il veut que les lecteurs lui achètent son deuxième livre autoédité, et le candidat à l'édition doit non seulement montrer qu'il est un véritable pro de l'écriture, mais surtout susciter le coup de cœur du comité de lecture et du directeur de collection. Etant donné le nombre de manuscrits reçus, les éditeurs veulent désormais des "produits" quasiment finis - en règle générale, car on peut aussi se faire éditer par un ami, mais là, c'est différent.


 

Y : « Alan Spade » n’est pas votre véritable nom. Pour quelle raison avoir pris un pseudo ?


Alan Spade : Je l'ai choisi à l'époque où j'avais trouvé un éditeur pour Les Explorateurs. Il y a peut-être un moment dans la vie où l'on a besoin d'une nouvelle naissance, de se créer soi-même un tremplin vers de nouveaux horizons. Et surtout, il y avait mon expérience de lecteur : en me rendant dans mes rayons préférés, SF, Fantasy et Fantastique, les livres mis en avant étaient ceux d'Anglo-saxons en grande majorité. C'est un peu, si vous voulez, le réflexe du caméléon. Je me suis fondu dans la masse, non pas pour ne pas être remarqué, mais pour ne pas être ostracisé.


 

Y : Le monde de l’édition est généralement peu ou mal connu des lecteurs. Pouvez-vous expliquer en quelques lignes son fonctionnement et les différences majeures avec l’autoédition ?


Alan Spade : Un mot me semble résumer tout à fait le monde de l'édition : saturation. Saturation du nombre de manuscrits reçus par les éditeurs (surtout les grandes maisons, évidemment), saturation de livres dans les rayons durant la rentrée littéraire, mais aussi le restant de l'année. Selon le Centre national du livre (CNL), plus de 67 000 livres sont sortis en France en 2010. Cette saturation est voulue et orchestrée par les grands éditeurs. Il faut savoir qu'un tiers de ces ouvrages sont rédigés par des écrivains fantômes, ou nègres littéraires. Chacun d'entre eux peut écrire dix ou vingt livres par an, il ne faut donc pas s'attendre à une qualité optimale pour ces ouvrages ! Dans les littératures de l'imaginaire, la situation est un peu différente. L'éditeur en situation de quasi-monopole dans les rayons des libraires et grandes surfaces culturelles, Bragelonne et sa filiale Milady, s'est aperçu qu'il était coûteux et risqué de lancer des auteurs francophones inconnus. Ils préfèrent donc diminuer les coûts en profitant de l'aura d'auteurs anglo-saxons et choisissent le plus souvent de traduire. On est dans une logique purement économique. De manière générale, en faisant du livre une industrie, on a diminué la qualité. Mécaniquement, en diminuant la qualité, on incite un plus grand nombre de personnes à écrire. Les gens se disent - et moi le premier - "je peux faire aussi bien, voire mieux !" Et tout aussi mécaniquement, à force d'être refusés par les maisons d'édition, les auteurs, talentueux ou non, se tournent vers l'autoédition. Aux Etats-Unis, le système de l'édition traditionnelle a atteint ses limites. Les gens se rendent compte que la finalité première de l'éditeur, sortir des livres les plus réussis possible pour offrir la meilleure expérience de lecture, a été remplacée par une finalité de pouvoir et d'argent : les éditeurs continuent à vendre leurs ebooks trop cher pour privilégier les ventes des livres papier. Or, les ebooks - d'auteurs autoédités en majorité - se vendent à présent plus que les livres de poche outre-Atlantique ! Le public n'est pas aveugle. Et les auteurs non plus, d'ailleurs. On sait depuis longtemps que dans le système traditionnel, les auteurs ont toujours été une variable d'ajustement. Même des romanciers renommés comme Houellebecq touchent beaucoup moins sur leurs ventes que leurs éditeurs. Leur pourcentage de droits d'auteur étant plafonné quelles que soient les ventes, plus ils connaissent de succès, plus leur éditeur empoche la mise - les rentrées des auteurs augmentent avec le succès, mais en de bien moindres proportions. Aux Etats-Unis, cependant, ce système est en train d'être battu en brèche par l'essor de l'ebook et de l'autoédition. Bizarrement, les médias français n'en parlent guère...


 

Y : Les livres publiés en autoédition ont-ils autant de chances que les autres de paraître dans les rayons des grandes librairies ? Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées à ce sujet ?


Alan Spade : Je suis sûr que vous connaissez déjà la réponse à cette question... De nombreux mécanismes empêchent les livres publiés en autoédition de paraître dans les rayons des grandes librairies. Le manque de moyen pour couvrir les 7000 librairies et points de vente de France, bien sûr. Même pour les simples bases de données libraires, il faut par exemple verser 90 euros par an à Dilicom pour voir ses livres figurer dans Ediweb. Y figurer ne garantit en rien d'avoir des commandes de livres, je peux le certifier ! Le second système, Electre, très utilisé par les libraires, les bibliothèques et les médiathèques, exclut quant à lui d'emblée les autoéditeurs... Autre mécanisme, l'effet de masse : j'ai eu un "agitateur culturel" chez qui mes ouvrages ne sont restés que trois jours, car il a reçu une livraison massive de Bragelonne et de Milady. Ce n'est sans doute pas de la faute de ces éditeurs, bien sûr, c'est juste que le libraire a voulu trop bien faire, et ne pas se priver de ses clients les plus importants... Le système en place est très pernicieux, en fait : pour être pris au sérieux, il faut avoir un diffuseur, et pour que celui-ci vous prenne au sérieux, vous devez sortir des livres régulièrement. C'est un système productiviste où l'on doit inonder les rayons. Autre expérience édifiante : je n'ai jamais dédicacé au Grand cercle, la plus grande librairie du Val d'Oise, car le critère de sélection des auteurs en dédicace là-bas est que leur éditeur doit avoir un diffuseur ! Ce n'est évidemment pas mon cas, ce serait trop risqué financièrement pour moi. Ils ont trop de demandes de séances de dédicaces, et ont décidé de mettre en place ce critère de tri assez particulier.


 

Y : Vous semblez mener un grand combat pour faire décoller les ventes d’ebooks en Europe. Est-ce parce qu’ils sont plus rentables ou par affection pour ce format ?


Alan Spade : Je possède un lecteur d'ebooks, et je ne ressens pas plus de fatigue visuelle qu'avec un livre classique. Je me rends même compte que je lis davantage depuis que je me le suis fait offrir. Quand je demande à d'autres personnes de mon entourage qui en possèdent un si c'est le cas pour eux, ils me répondent par l'affirmative. C'est tout simplement plus pratique qu'un livre papier. N'oublions pas qu'un lecteur d'ebooks peut facilement contenir 1000 livres... Les études statistiques aux Etats-Unis prouvent que les gens achètent plus de livres et lisent plus une fois qu'ils possèdent un lecteur d'ebooks. Donc, ces appareils sont bons pour la lecture, et pour les auteurs. Ils peuvent les rendre indépendants de la terrible lourdeur du système de distribution que je viens de décrire. Grâce à eux, l'auteur peut toucher directement le lecteur. Les seuls intermédiaires restants sont les fournisseurs d'hébergement lorsque les livres électroniques sont vendus sur le site de l'auteur, et des sociétés comme Apple, Amazon ou (prochainement) Google. Je préfère traiter avec ces gens-là, car ils versent 70% du prix de l'ebook (dans le cas d'Apple en France, et d'Amazon pour les ebooks de plus de 2,60 euros, la rémunération passant à 35% en dessous de ce seuil), là où la plupart des éditeurs traditionnels vont verser 10 à 15% de droits d'auteur. En s'affranchissant de distribution physique, les lecteurs pourront retrouver des ouvrages non distribués en librairie, et ne rien manquer de chaque parution. Il leur suffira juste de connaître le site de l'auteur. Ils ont aussi accès gratuitement à toutes les œuvres libres de droits, que l'on peut télécharger en toute légalité sur Internet. A ce sujet, en France, nous avons une solide tradition de piratage, mais cela ne m'effraie pas. Plus il y a d'auteurs qui s'autopublieront, plus eux et leurs proches rechigneront à passer par des sites illégaux pour télécharger des ebooks. Et pour ceux qui le feront, je suis persuadé que si ce ne sont pas des collectionneurs, s'ils lisent véritablement les ouvrages, ils finiront par les acheter. Surtout si le prix des ebooks est suffisamment bas. C'est pourquoi je suis contre les technologies de verrous numériques de type DRM, de toute façon aisément contournables et qui se traduisent souvent par une gêne pour le lecteur.

 

 

Y : Vous écrivez à la fois de la Fantasy (le cycle d’Ardalia) et de la science-fiction (Les Explorateurs). Faut-il effectuer autant de recherches pour rédiger de la Fantasy que de la SF ? Y a-t-il un genre plus « facile » que l’autre ?


Alan Spade : Tout dépend du public que l'on veut contenter. Dans les deux domaines, il faut être un bon lecteur de ces deux genres littéraires particuliers pour toucher un public de connaisseurs, mais je crois la SF plus exigeante que la Fantasy. Cela dit, à partir du moment où j'ai voulu créer un "livre-univers" avec le cycle d'Ardalia, il m'a donné beaucoup plus de travail que mon recueil de nouvelles SF. Là aussi, j'y avais développé un univers, mais la grande différence, c'est qu'avec Les Explorateurs, je pouvais disposer d'un "background", d'un référentiel connu du lecteur, alors qu'avec Ardalia, j'ai dû élaborer moi-même une bonne partie de ce référentiel. J'ai donc trouvé l'écriture des Explorateurs, si l'on veut, plus "facile". Pour les deux genres, il faut parvenir à surprendre le lecteur. Je pense que le grand public sera plus sensible à ce que vous mettez de vous-même dans votre œuvre, là où les connaisseurs réclameront des personnages très originaux et hauts en couleur, une précision et un développement plus important de l'univers déployé, et une qualité d'innovation dans l'intrigue.


 

Y : Vous avez créé un véritable « Fantasy Space Opera » avec le cycle d’Ardalia. Beaucoup de romanciers, en Fantasy, se basent sur des mondes et des races déjà créés par d’autres, comme J.R.R. Tolkien pour ne citer que lui. Le monde d’Ardalia se démarque véritablement de toute la littérature Fantasy actuelle de par son originalité. Combien de temps vous a-t-il fallu pour mettre ce monde et ses spécificités en place ? Y a-t-il quelque chose en particulier qui vous a inspiré ?


Alan Spade : J'ai commencé l'écriture du Souffle d'Aoles, premier tome du cycle d'Ardalia, en 2004 pour l'achever en mars 2010. Entretemps, j'ai sorti Espace et Spasmes en 2006, réédité en 2009 sous le titre Les Explorateurs. Il m'a donc fallu environ six ans pour mettre tout cela en place. Je m'étais lancé un défi, celui d'écrire sur des créatures uniquement non humaines, sur une autre planète. Pour quelqu'un comme moi, finalement assez terre-à-terre, c'était terriblement "casse-gueule". Je suis donc allé dans la simplicité, en partant de quatre peuples reliés aux quatre éléments. Puis, j'ai développé leurs spécificités et celles de leur monde. L'histoire des peuples, la faune, la flore, la mythologie, la géographie. Enfin, je me suis attaché à raconter l'histoire en elle-même. J'ai dû m'y reprendre à plusieurs reprises, car je me suis aperçu que j'avais tendance à faire de l'histoire une simple vitrine de cet univers. Si je m'étais "lâché", je serais allé encore plus loin dans les rituels, les us et coutumes, les modes de vie. Mais c'était l'histoire qui devait arriver au premier plan, et les personnages. Je devais aussi parvenir à toucher le grand public, faire en sorte qu'il puisse "se faire son film" sans avoir besoin d'annexe, d'explications trop lourdes ou de longues descriptions. Il me fallait concilier la phase de mise en place avec une histoire prenante, tout en évitant de recourir à la scène d'action en ouverture, une ficelle un peu trop usée à mon goût. J'ai alors décidé de me concentrer sur l'univers intérieur du personnage principal, Pelmen.


 

Y : La plupart des auteurs ont une peur bleue de l’effet « page blanche ». Y avez-vous déjà été confronté et que conseilleriez-vous aux écrivains amateurs qui nous lisent pour lutter contre la panne d’inspiration ?


Alan Spade : Se couper du monde et de ses distractions. Elaborer des scènes dans sa tête, la nuit. Ne pas y penser tout le temps, se laisser le temps. Se relire, souvent. Se corriger pour avancer. Se laisser porter par ses personnages, être à leur écoute. Quand j'ai ce problème de page blanche, c'est que mon histoire a besoin d'être alimentée en réflexion. J'ai un fichier où je note mes idées pour le scénario, donc je l'alimente à chaque fois que je suis bloqué.


 

Y : Avez-vous une technique d’écriture particulière ? Préférez-vous établir des plans détaillés avant de vous lancer ou foncez-vous en laissant vagabonder votre imagination ?


Alan Spade : Justement, concernant ces notes de scénario, je les écris au fur et à mesure où je me sens bloqué dans l'histoire. Ce sont des phases de réflexion et d'imagination. Je dois prendre en compte le passé, l'environnement et la personnalité des personnages. Quand je dis "le passé", c'est de l'histoire dont il s'agit. Vers où me mène l'histoire ? Si elle a fait dire telle chose à l'un des personnages, c'est peut-être qu'elle ne veut pas que je passe tout de suite à cette autre séquence précédemment imaginée, et qui devait se dérouler juste après. En cela, les points d'articulation d'une scène à l'autre recèlent parfois leurs vérités propres. Il est bon de se laisser surprendre par ces vérités, qui proviennent souvent des personnages, pour mieux surprendre son lecteur. J'ai des étapes importantes dans ma tête, mais je laisse volontairement énormément de flou, plutôt que de bâtir des plans détaillés.


 

Y : Que pensez-vous des ateliers d’écriture et regroupements de « bêta-lecteurs », qui aident tout auteur en lisant ses textes et donnent leur point de vue tant sur la forme que sur le fond ? En avez-vous fait usage, vous aussi, à un moment quelconque de votre parcours ?


Alan Spade : Je fais usage de "bêta-lecteurs", mais je ne suis jamais allé à des ateliers d'écriture. Pour compenser, j'ai consulté certains ouvrages abordant les techniques d'écriture. Je crois, en revanche, qu'un autoéditeur peut arriver au même degré de perfectionnement qu'un éditeur. Par exemple, s'il connaît déjà un certain succès, en embauchant un directeur de collection ou un correcteur dont la maison d'édition a fait faillite, et en tirant parti de ses conseils d'écriture. Il faut absolument démythifier l'éditeur. Il y a aussi des agents littéraires qui font bénéficier d'un appui littéraire. J'ai heureusement la chance d'avoir de très bons relecteurs.


 

Y : Quel serait votre meilleur conseil à donner aux écrivains autodidactes qui nous lisent ?


Alan Spade : Faites-vous plaisir tout en croyant en vous-mêmes.


 

Merci beaucoup pour avoir accepté de répondre à ces quelques questions. Bonne chance pour votre avenir et à bientôt en terre d’Ardalia !

 

 

Lisez sur ymagineres.net la critique du premier tome du cycle d'Ardalia, Le Souffle d'Aoles, d'Alan Spade. 


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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 10:48

vanessa du fratVous allez pouvoir lire aujourd'hui l'interview de Vanessa du Frat, l'auteur des Enfants de l'Ô, roman publié à raison de deux chapitres par semaine sur www.ymagineres.net. Elle a été réalisée par Doris Facciolo.

 

YmaginèreS : Bonjour Vanessa ! Pour commencer cette interview, pourriez-vous nous parler un peu de votre parcours professionnel et de ce qui vous a amenée à écrire ?

Vanessa du Frat : Mon parcours est assez peu conventionnel. J’ai fait des études de biologie terminées par un master (génétique du développement, et plus spécifiquement le développement de la main chez la souris), et en parallèle je travaillais dans un aéroport comme agent d’escale (LE truc qui n’a rien à voir… Mais chez moi, c’est un schéma qui revient souvent…). La biologie m’intéressait énormément en tant que science, mais bosser dans le labo toute la journée, déjà beaucoup moins… Donc je me suis dirigée vers le domaine médical, que j’ai dû quitter pour des raisons personnelles, et je suis maintenant correctrice (j’ai suivi la formation du CEC) et webdesigner. Les Enfants de l’Ô est un roman qui réunit mes passions, à savoir la biologie (surtout la génétique), la médecine, la psychologie et l’informatique.

 

 

Y : Votre saga Les Enfants de l’Ô est un drame psychologique sur fond de Science-fiction. Pourtant, vous semblez beaucoup aimer les films d’horreur. Avez-vous déjà rédigé des récits d’horreur voire de fantastique ? Si non, pour quelle raison ?

VdF : Ahah, on sent l’influence des statuts Facebook pour cette question ^^ Oui, j’adore les films d’horreur (mais pas n’importe lesquels, je préfère les films très très réalistes. Un film avec des vampires ou des fantômes ne m’intéressera pas du tout. Par contre, un tueur en série échappé d’un asile psychiatrique qui vient assassiner une famille entière, c’est plus mon truc. Oui, je sais, c’est vraiment horrible, c’est mon côté obscur (je vous assure que j’ai des amis et une famille normale, et que mon appartement n’est pas décoré avec des engins de torture...). Mes romans ont une petite touche d’horreur à certains moments. Je finirai sans doute un jour par écrire un récit d’horreur, mais ce sera sûrement un scénario. J’ai du mal à imaginer avoir peur en lisant un roman (même si certains romans de Stephen King sont plutôt effrayants dans leur style), pour moi il faut quelque chose de très visuel.

 

 

Y : Sur votre blog, vous avouez souvent créer des personnages à problèmes psychologiques, ou des jumeaux, voire des jumeaux à problèmes psychologiques… D’où vient cette fascination ?

VdF : Les personnages sans problème et parfaitement équilibrés sont ennuyeux ^^ (pour moi, en tout cas). Étant donné que l’histoire tourne énormément autour des relations que les personnages entretiennent les uns avec les autres, il était plus intéressant pour moi de travailler avec des personnages complexes et torturés psychologiquement (alors que dans certains romans, axés principalement sur l’action et le suspense, c’est bien moins important). La fascination pour les jumeaux, je l’ai toujours eue, je pense que c’est parce que je me sentais trop différente quand j’étais enfant et que j’en souffrais, et que du coup j’aurais aimé avoir quelqu’un « comme moi », pour me sentir moins seule.

 

 

Y : Vous avez décidé de publier votre roman au rythme d’un chapitre par mois, gratuitement, sur votre site internet. Pourquoi cette méthode ? N’avez-vous pas peur que quelqu’un s’approprie vos écrits ?

VdF : J’ai commencé à écrire les Enfants de l’Ô alors que j’avais 13 ou 14 ans, en le réécrivant un nombre incalculable de fois. Je suis finalement passée à autre chose (un autre roman) en laissant un peu tomber la saga. Quand je me suis retrouvée à l’université avec mes 35 heures de cours et 15 heures de travail par semaine et mes 2h30 de trajet par jour, je n’avais plus beaucoup de temps pour grand-chose. Et je n’écrivais plus du tout. C’est une phase qui a duré assez longtemps, et j’ai vraiment pensé à l’époque que jamais je ne continuerais les Enfants de l’Ô. Pour m’amuser, je l’ai mis sur le net chapitre après chapitre, en 2001 ou 2002 (je ne suis plus très sûre de l’année). Cela m’a forcée à faire un site (avant la création du premier site des Enfants de l’Ô (immonde), je ne savais même pas ce qu’était une balise html, ou même le html tout court), et j’ai publié le roman sur mon site. Je m’étais dit que tant qu’à abandonner l’histoire, autant la faire lire à d’autres plutôt que laisser le roman dans un tiroir. L’intégralité de mon tome 1 s’est retrouvée sur le site, et comme je n’étais pas trop motivée pour écrire le tome 2, j’ai écrit un tome « parallèle » (du moins c’est comme ça que je l’appelle car je ne sais pas encore exactement où le placer dans la saga), ce qui me permettait de changer radicalement de cadre et de travailler avec de nouveaux personnages. J’avais plus ou moins retrouvé l’envie d’écrire, mais ce n’était pas encore ça (cela dit, le tome est terminé). Je l’ai mis en ligne peu à peu aussi, et j’ai fait un truc monstrueux : j’ai arrêté la publication au bout de quelques chapitres, pour publier à la place la toute nouvelle version du tome un, une réécriture intégrale commencée dès le point final mis sur mon travail de master. Depuis, j’ai terminé le premier cycle (sept tomes) et la publication actuelle sur le site en est au tome 4.

Je n’ai jamais pensé que quelqu’un pourrait s’approprier mon roman, car je voyais mal ce que quelqu’un aurait fait avec un bout de tome 1 d’une saga de SF, et ensuite mon roman s’est retrouvé sur plusieurs sites internet différents, donc la question de la paternité de l’histoire ne se posait plus. Franchement, si maintenant quelqu’un publiait quelque chose qui ressemble aux Enfants de l’Ô, je pense qu’il y a une probabilité non négligeable que je l’apprenne dans les trois jours, et que les lecteurs qui me suivent depuis dix ans témoignent en ma faveur dans un éventuel procès pour plagiat. Mais vraiment, je doute que quelqu’un s’y intéresse J 

 

 

Y : Il semblerait que le premier tome des Enfants de l’Ô sera publié prochainement. Pour quelle raison avez-vous choisi de passer par un éditeur plutôt que par l’autoédition ?

VdF : Ah non, pas du tout ! Je ne l’ai même pas envoyé à des éditeurs. Mais j’envisage en effet la possibilité de l’envoyer, car la diffusion serait meilleure qu’en autoédition. L’envoi est prévu, et une fois que j’aurai reçu toutes les lettres de refus, je pourrai faire mon autoédition sans regrets et l’esprit tranquille !

 

 

Y : Que pensez-vous des e-books et prévoyez-vous également une publication de votre roman sous ce format ?

VdF : Mon roman est disponible au format prc depuis maintenant 5 ou 6 ans, et depuis quelques mois au format epub (utilisé par les iPhones ou les iPad, notamment). J’étais une des pionnières en France sur la question des livres électroniques. J’ai même donné une de mes nouvelles à la société française Bookeen pour le « bundle » de départ disponible sur leur liseuse, la Cybook, et j’ai été interviewée par la radio suisse romande (RSR) il y a quelques années pour parler des liseuses de livres électroniques.

Donc oui, en effet, une publication de la version « finale » au format prc ou epub est prévue ^^

 

 

Y : Si je ne me trompe pas, vous n’avez fait aucune étude qui se rapproche de près ou de loin à l’écriture. Comment faites-vous pour vous perfectionner ? Avez-vous lu des ouvrages sur le sujet ou n’utilisez-vous que « l’appel à un ami » en plus des infos que l’on trouve sur le web ?

VdF : Je n’ai jamais lu aucun ouvrage concernant l’écriture, j’ai seulement dévoré beaucoup, beaucoup de livres à une certaine période de ma vie. Et oui, l’ « appel à un ami », je l’utilise souvent pour faire des brainstorming avec ma meilleure copine (qui ne fait pas particulièrement de suggestions pour mon roman, ni moi sur le sien, mais le fait d’en parler nous aide souvent à débloquer un passage ou développer une idée). Et j’ai beaucoup d’amis qui écrivent, à présent, donc j’aime beaucoup en parler avec eux, connaître leurs méthodes (par intérêt personnel), parler des « dessous » de nos histoires…

 

 

Y : Quelles sont vos méthodes d’écriture ?

VdF : La pire méthode du monde : foncer tête baissée sans le moindre plan, partir à l’aventure, écrire un chapitre sans même savoir ce qui va se passer après… Une cata. Mais ça marche pour moi (je suis d’ailleurs fan du groupe Facebook « je ne suis pas bordélique, je range différemment », qui s’applique à la fois à mon appartement et à mon roman !). Je ne conseille cette méthode à personne. Déjà, j’oublie des bouts d’intrigue, je me rends compte tout d’un coup à la fin d’un tome que j’ai zappé un passage essentiel, et récemment, j’ai dû établir une chronologie pour mon tome 1… Ce qui n’est pas difficile en soi, lorsqu’on la fait en cours d’écriture. Mais après coup… c’est l’horreur.

 

 

Y : Lorsque vous vous mettez à écrire, parvenez-vous à rédiger un chapitre entier d’un seul coup où votre créativité s’étale-t-elle sur plusieurs jours ?

VdF : J’ai des moments de très grande créativité pendant lesquels je peux écrire éventuellement les trois quarts d’un chapitre. Mais mes chapitres sont assez longs, entre 6000 et 9000 mots. Je n’écris pas forcément très vite (je tape vite, mais je réfléchis beaucoup entre chaque phrase), du coup, 6000 mots en un jour, pour moi, ce n’est pas possible. Je crois que ma performance maximale a consisté à écrire pendant 9h d’affilée.

 

 

Y : Beaucoup d’auteurs disent écrire avant tout pour eux-mêmes, pour leur propre plaisir. Si les textes plaisent au public, c’est du bonus. Qu’en pensez-vous ? Tenez-vous toujours compte de l’avis des lecteurs ?

VdF : Ah, c’est sûr, j’écris parce que j’aime ça, donc c’est pour mon plaisir. Je pense que si ça devenait une contrainte, j’arrêterais. J’écris ce que j’aimerais lire, mais pour moi, plaire aux lecteurs, ce n’est pas un bonus, c’est essentiel. Au début, sans doute, j’écrivais uniquement pour moi, et en effet, si c’était apprécié, tant mieux. Mais maintenant, ça fait longtemps que ce n’est plus le cas. En mettant mon livre sur internet, accessible à tous, mon but principal était de partager mon histoire avec le plus grand nombre, et évidemment, je voulais aussi leur faire plaisir à eux !

L’avis de mes lecteurs compte énormément, comme je le leur répète très souvent sur le site. Les très nombreux commentaires des lecteurs sur le premier tome ont été indispensables pour mes corrections. L’avantage de la mise en ligne d’un roman (mon premier jet, en l’occurrence), c’est qu’on a l’avis de son public cible, ou du moins celui d’une partie de ce public. J’ai tenu compte de toutes les remarques (et même quand je n’étais pas forcément d’accord, je me suis quand même remise en question et j’ai essayé d’être objective). Plusieurs lecteurs m’ont fait des commentaires très détaillés sur l’ensemble du premier tome, et pas seulement sur la forme, et ça m’a été très utile également.

Par contre, je n’écris pas un roman influencé par les idées des lecteurs : l’ensemble du premier cycle est déjà écrit, donc je ne vais pas tout d’un coup changer l’histoire parce qu’un lecteur suggère quelque chose. En revanche, lorsque j’ai mis le tome 1 en ligne, j’ai tenu compte des remarques de style pour la rédaction de mes autres tomes et j’ai essayé de corriger mes défauts d’écriture.

 

 

Y : Quel serait votre meilleur conseil pour un écrivain amateur qui désire se lancer dans l’aventure de la rédaction ?

VdF : Alors… Un : ne pas écrire de la science-fiction. Deux : ne pas écrire une saga. Trois : ne surtout, surtout pas écrire une saga de science-fiction !

Non, pour être sérieuse, je dirais que le principal est d’écouter les remarques, de ne pas se vexer, et de se remettre en question même si ça ne nous fait pas forcément plaisir et nous blesse même parfois. J’ai vu quelques cas d’auteurs amateurs qui, certains de leur talent, envoyaient tout le monde sur les roses dès qu’on leur faisait une remarque ou une critique. Ce n’est pas facile, et je dois dire qu’au début, quand j’ai commencé à écrire, j’étais sûre que j’étais la plus géniale, que mon roman était super original, que j’allais avoir le prix Goncourt, etc. (bon, j’exagère un peu, mais c’était un peu ça) J’ai progressé en écrivant énormément (mine de rien, ça se travaille) et surtout en écoutant les remarques.

 

 

Y : Merci beaucoup d’avoir répondu à ces questions et bonne chance dans l’aventure de l’édition !

VdF : Merci à vous pour cette interview, qui m’a fait très très plaisir !

 

 

 

Site des Enfants de l'Ô

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 01:33

Laurent Kloetzer et Madame 

 

 

 

YmaginèreS : Bonjour Laurent Kloetzer, et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Pouvez-vous vous présenter ? 

 

Laurent Kloetzer : Je suis né en 1975, je suis un lecteur de SF/fantasy depuis mes 10-12 ans et j’ai publié mon premier roman, qui s’appelle Mémoire vagabonde, chez Mnémos en 1997.          

A l’époque, c’était une jeune maison d’édition qui lançait des romans, d’abord dans l’univers du jeu de rôles, ensuite des romans de Fantasy français écrits par de nouveaux auteurs, et j’ai eu la chance d’être publié par Stéphane Marsan, qui a ensuite publié mon second roman, La voie du cygne, en 1999.

Mon troisième roman, Le royaume blessé, a été publié chez Denoël en 2006, ainsi que Cleer, roman écrit à quatre mains avec ma femme en 2010.

 

 

 

Y : Comment êtes-vous venu à l’écriture ? 

LK : A travers le jeu de rôles. Quand j’avais 8-10, j’ai commencé à y jouer, les histoires sont devenues plus riches, et très vite, j’ai eu envie d’écrire des textes qui se passaient dans l’univers dans lequel je venais de jouer : d’abord des petites scènes, qui sont devenues de petites nouvelles, et un jour je me suis rendu compte que je pouvais en écrire qui n’avaient pas forcément un rapport avec les jeux.

 

L’expérience aidant, on se dit, « tiens, je peux écrire une nouvelle ». Et après en avoir écrit pas mal, je me suis dit « tiens, si j’écrivais un roman » ; j’avais pris un bouquin de poche, j’ai compté le nombre de mots, j’ai vu que cela faisait 80.000 mots. Je me suis donné un été, et j’ai écrit 80.000 mots en arrivant à empiler les trucs. Et je me suis dit « ah, d’accord, j’ai pigé ».

C’est venu naturellement, avec le travail et la persévérance.

 

 

 

Y : Dans quels univers ?

LK : C’est toujours un peu le même, puisque tous mes premiers romans ont en commun un univers médiéval fantastique, très classique, qui était mon univers de jeux, et que j’ai ensuite adapté pour les besoins des bouquins.

Tous mes livres se rattachent au même imaginaire, même si ce n’est pas apparent de prime abord.

Par exemple, j’avais publié en 2001 chez Nestiqueven, Réminiscences 2012, des nouvelles de science-fiction qui racontaient des histoires de détective privé en 2012 (c’était le futur !) et ce personnage se retrouvait à visiter d’autres imaginaires, d’autres univers, dont ceux de mes premiers romans.

 

 

 

Y : Avec Cleer, votre dernier roman, vous changez totalement d’univers, puisque vous explorez le monde des multinationales et de leur communication.

LK : En effet, mais en réalité il y a une connexion pour moi, même si ce n’est pas apparent,  entre Cleer et ma pratique du jeu de rôles : les idées de ce roman sont nées avant l’écriture du texte, et c’est un univers dans lequel des histoires ont été jouées.

Ce livre, en fait, parle à la fois du monde des grandes entreprises et du fantasme qu’elles incarnent.

Et dans la première nouvelle, Pensez à eux, l’héroïne, Charlotte, alors qu’elle se fait embaucher et fait son premier jour de travail chez Cleer, a des rêves d’une vie professionnelle très différente, où elle a un boulot assez abrutissant, où elle prend un train en banlieue sinistre, où elle est seule… Et on peut se demander, et c’était pour moi l’idée, quel est le rêve en fait.

En réalité, elle se demande si son boulot chez Cleer n’est pas un rêve. Parce que Cleer est une entreprise où tout se passe bien, où les employés s’y accomplissent. Et on ne sait pas vraiment si elle est réellement en train de travailler là, ou si c’est juste un rêve de l’endroit où elle aurait aimé travailler : on peut imaginer qu’elle a une vie professionnelle beaucoup plus terre à terre.

Tous ces passages-là sont pleins de mes souvenirs personnels de différentes expériences dans des boîtes d’informatique.

 

 

 

Y : C’est une approche différente de ce monde, bien loin de celui du cyberpunk, avec ses zaibatsu.

LK : Ah oui, Cleer se passe maintenant, on n’est pas dans le futur. Je pense que c’est ce que les grandes entreprises rêveraient d’être. Pas vraiment ce qu’elles sont, mais ce à quoi elles tendent.

En fait, il y a quelques boîtes qui, pour moi, peuvent représenter un peu ça. Il y a les grandes sociétés de conseil international qui ont cette espèce de culte de la performance individuelle, et aussi un vrai souci du développement de leurs collaborateurs, même si c’est dans des logiques qui pourraient être jugées assez étranges par les gens qui y sont extérieurs. Elles disent « les gens qui travaillent pour nous sont les meilleurs, alors on va très très bien les traiter, leur donner les meilleures formations du monde ».

Il y a aussi ces boîtes (je ne cite pas de marques !), et je pense à une très célèbre société de gadgets électroniques qui cultive une image de vendre des produits qui sont tellement bien faits, tellement intelligents qu’ils rendent les gens tellement meilleurs, tellement plus cools.

Ou alors cette autre société d’informatique qui est douée pour faire des interfaces tellement simples qu’il suffit de poser une question et ça vous donne la réponse.

On sait très bien que pour obtenir la simplicité d’utilisation, notamment dans le domaine technologique, c’est extrêmement dur, parce que ça veut dire qu’il faut quelque chose de l’ordre de la détection d’intention des utilisateurs, et dans Cleer, ils savent faire ça car ce sont les meilleurs : tous leurs produits (téléphones, voitures…) sont tellement bien faits et tellement simples que tout le monde adore.

 

 

 

Y : Vous avez écrit ce roman avec votre femme. Elle-même est-elle rôliste et quelle a été sa participation ?

LK : On l’a fait ensemble, parce qu’on vit ensemble, on fait des histoires ensemble depuis très longtemps, on fait des jeux de rôles ensemble.

Cela faisait longtemps qu’elle suivait ce que j’écrivais, bien sur, et là on a inventé ensemble, travaillé ensemble : c’est assez facile de travailler avec quelqu’un avec qui on vit, en fait. On peut en parler n’importe quand, et c’est un plaisir de faire quelque chose ensemble.

 

 

 

Y : Vous avez reçu dernièrement le prix des blogueurs. Quel effet cela vous fait-il ?

LK : On est très content, car Cleer est un roman qui a eu énormément d’échos sur internet : billets de blogs, commentaires, analyses, parfois extrêmement poussées, ce qui est extrêmement satisfaisant pour un auteur.

Car le discours d’une œuvre n’est jamais évident, parce que l’avantage d’une fiction est que l’on peut ouvrir plusieurs interprétations possibles : on n’est pas obligé d’ouvrir une porte et de fermer toutes les autres, et beaucoup de lecteurs, notamment des chroniqueurs de blogs ont saisi ça et l’ont apprécié pour cette raison, ce qui était  vraiment notre but.

En effet, ce roman n’est pas du tout une dénonciation des très grandes boîtes, ce qui serait très facile, mais le portrait d’un rêve, d’un idéal, même si un idéal n’est pas toujours festif, car ça peut être terrifiant.

On est très content d’avoir reçu le prix des blogueurs car ça correspond bien au livre, et on espère que ça donnera à d’autres blogueurs envie de le lire, ainsi qu’à d’autres gens.

C’est très spontané, c’est une reconnaissance des lecteurs, c’est chouette.

 

 

 

Y : Quels sont vos futurs projets ?

LK : On a un projet commun à quatre mains, mais dont je n’en parlerai pas car il est en cours d’écriture.

Et j’ai un projet annoncé qui s’appellera Petite mort, qui paraîtra au mois de janvier chez Mnémos, et qui sera une série d’histoires mettant en scène Jaël de Kherdan, le héros de Mémoire vagabonde, mon premier roman.

C’est un personnage un peu inspiré de Casanova, un libertin du XVIIIème siècle un peu inconséquent, très séducteur, et qui a de graves problèmes de mémoire.

Il ne sait jamais tout à fait où il était hier ni où il sera demain, et pas tellement parce que c’est un alcoolique, même s’il boit pas mal, mais plutôt parce qu’on ne sait jamais si ce qu’il vit est quelque chose de réel, ou qu’il imagine, un rêve dans un rêve, ou un rêve dans un rêve dans un rêve.

C’est beaucoup d’histoires d’amour, avec des femmes rêvées, ou qui auraient pu avoir lieu mais qui n’ont peut-être pas existé.

 

 

 

Y : Toujours ce thème récurrent du rêve dans votre œuvre?

LK : Oui, c’est un de mes sujets : le fantasme, le rêve éveillé, les choses qu’on aurait pu faire et qu’on n’a pas faites, les gens à qui on aurait aimé parler et auxquels on n’a pas parlé, les vies qu’on aurait pu avoir et qu’on n’a pas eues (ou qu’on a eues).

Je pense que dans tous les gens, il y a ce qu’ils font, ce qu’ils ont évité et ce qu’ils auraient aimé être. Et toutes les vies qu’ils ont imaginées, et cela, c’est eux aussi. Et tout cela prend beaucoup de place, tout ce qui n’a pas été fait, les chemins non parcourus, et ça fait partie des gens également.

 

Christopher Priest a écrit un livre absolument remarquable sur cette idée qu’il tire,  parce qu’il est très bon, non seulement au niveau des personnes, mais aussi d’un pays.

Il développe l’idée de la tentation pacifiste en Angleterre en 1940, au moment où ce pays a failli signer une paix séparée avec l’Allemagne nazie. Son livre essaie de montrer qu’elle est à la fois le pays victorieux d’Hitler, l’Angleterre combattante et belliciste, la nation de Churchill, celle qui promettait le sang et les larmes, mais qu’il a existé de manière très forte et très lourde une tentation à ce moment-là de dire « mais non, on n’est pas des grands guerriers comme ça, on va faire la paix ».

Son livre présente de manière involontaire Churchill comme un dangereux va-t-en guerre, un type qui va causer des tas de morts, parce qu’il va lancer son pays dans la guerre, et essaie de montrer que l’Angleterre est à la fois ce qu’elle a été vraiment et ce qu’elle n’a pas été. C'est-à-dire le pays qui a fait la paix de manière séparée, qui a négocié et engendré un monde différent.

Ce n’est pas vraiment de l’uchronie, car son but n’est pas d’explorer la divergence, mais plutôt de montrer comment celle-ci est présente dans l’inconscient des anglais.

Priest lui-même est né dans les années1940 sous le Blitz, et cela explique deux-trois choses

 

 

 

Y : Merci pour cette interview !

LK : Merci à vous aussi.

 

 

Interview réalisée par Françoise Boutet pour YmaginèreS le 13 novembre 2011

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 20:23

mikibari.jpgYmaginèreS : Bonjour Mike et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions.
Mike Barisan : Tout le plaisir est pour moi.


Y : Ecrivain, producteur et réalisateur de fanfilms, illustrateur, rôliste…, vous portez plusieurs casquettes artistiques. Pourriez-vous vous présenter en quelques mots et nous dire laquelle de ces fonctions a votre préférence ?
M.B. : Me présenter ? Voilà une tâche ardue ! Eh bien, j’habite dans le Nord de la France où je vis avec ma compagne et j’ai 24 hivers à mon actif. Actuellement, je cherche encore ma voie dans le monde du travail, ce qui me laisse pas mal de temps à consacrer à mes passions. Cela ne fait que quelques années que j’aime l’imaginaire et même pas trois ans que j’écris. D’ailleurs, je me rappelle qu’il n’y a pas longtemps on a dit de moi que j’étais un couteau suisse du fantastique, et je veux bien le croire ! Je m’éparpille sans cesse à droite et à gauche. J’aime créer de mes propres mains, innover ou découvrir de nouvelles choses. Je dois bien l’avouer, ma passion pour l’imaginaire est une drogue qui ne cesse de gagner du terrain dans ma vie. Elle est l’héroïne de mon âme !

Laquelle de ces casquettes a mes préférences ? Dur à dire… La Fantasy est un moyen d’échapper à la réalité. Je suis retombé dans cette « enfance » (que j’avais délaissée au profit d’autres passe-temps…) après un gros souci de santé. Le monde avait perdu de sa couleur et j’avais besoin de m’évader à nouveau. C’est sans doute pour cela que je ne pourrai me passer d’aucune de ces fonctions.



Y : Décrivez-nous l’univers qui sert de décor à certains de vos écrits, notamment à la nouvelle Ilya Mouromets, le pouvoir des hommes publiée dans le numéro 0 d’YmaginèreS, et expliquez-nous les raisons de ce choix.
M.B. : L’univers d’Ilya Mouromets est très différent de ceux de mes autres écrits. L’histoire d’Ilya est en fait une byline russe que j’ai reprise pour un concours d’écriture. Ce héros est un peu notre Roland français, à la seule différence qu’Ilya était vraiment un grand chevalier de son temps. Je tenais à reprendre l’un de ses plus hauts faits d’armes qui reste encore à ce jour, comme tout le reste de sa légende, un peu flou pour les historiens.

Pour ce qui est de mes autres écrits, ils se déroulent dans un univers très vaste appelé Aria. J’ai toujours été fasciné par les toiles de fond complexes, avec des peuples et des cultures aussi riches que notre propre monde. L’univers d’Aria se base sur cela. Il est le reflet de notre Terre et je ne cesse de l’enrichir et d’y apporter de nouvelles choses.


Y : David Gemmell semble avoir eu une influence sur vos écrits… Quelles sont vos sources d’inspiration ?
M.B. : En effet, après avoir lu en premier les romans Warhammer, mon attention s’est tournée vers David Gemmell. J’ai toujours recherché des livres épiques où la fantasy ne se résumait pas à évoquer une fois toutes les cents pages la légende d’un dragon malfaisant. Quel dommage que les batailles antiques ne soient plus que des murmures évanescents dans la mémoire des personnages ! Ayant besoin de rêver, ces romans où l’humain est maître du monde et où le héros est un enfant qui doit confirmer une prophétie ne sont pas mes préférés. Certains sont toutefois des chefs-d’œuvre, et j’apprécie leur lecture, mais je pense qu’il s’agit plus d’une question de choix propre à chacun. Il y en a qui aiment Harry Potter. Pour ma part, ce sont les héros tels que John Mc Lane ou Druss la Légende qui ont toute mon attention.

Mais mes sources d’inspirations sont tout autres. Elles proviennent surtout de la musique. J’adore m’allonger sur mon lit et laisser errer mon esprit sur l’un de mes deux mille morceaux d’un genre assez peu connu, mais qui n’est pourtant pas inconnu du grand public. Les groupes tels que Epic score ou Immediate music sont vraiment la quintessence de la musique fantastique pour moi. Pour ceux qui ne connaissent pas, ce sont les BO qui accompagnent les bandes-annonces au cinéma. Je ne saurai l’expliquer, mais toutes mes histoires ont démarré ainsi. J’écoute une musique épique jusqu’à ce que j’aie la vision d’une scène, comme un flash sorti de nulle part. Puis gravite autour de cette scène toute une histoire que je construis pas à pas. Pour cela c’est très simple, il suffit d’écrire ce que l’on aimerait lire, et non pas ce que les autres voudraient découvrir.



Y : Parlez-nous de vos thèmes favoris dans le domaine de l’écriture ?
M.B. : Cela se rapporte surtout à l’humanité en général. J’aime parler des gens qui m’énervent, mais aussi vanter les mérites de ceux qui m’impressionnent. Il y a tant à dire sur nos défauts, sur nos qualités, sur les pourquoi nous sommes ce que nous sommes. J’aime développer le passé de mes personnages, les faire souffrir et proposer des réponses à leurs raisons d’être ou d’agir. Mais un thème que j’affectionne tout particulièrement est celui du choix. Notre vie est faite de choix, d’opportunités et il est très intéressant de voir que d’une personne à une autre les choix diffèrent en fonction de leur passé, de leurs envies, etc.

Mais il y a aussi d’autres thèmes que je reprends assez souvent comme celui de la religion par exemple, avec ses bons et ses mauvais côtés. Sa nature et le fait qu’elle joue un rôle primordial dans notre existence se ressentent aussi dans mes écrits. Il suffit de lire Les rédempteurs pour s’en rendre compte.



Y : Ecrire de la Science-fiction vous tente-t-il et, si oui, quel genre ?
M.B. : J’y ai déjà songé, mais plusieurs problèmes se posent à moi. Déjà, j’ai toujours vu la science-fiction comme un dérivé de la fantasy (je vais me faire taper sur les doigts !). Après tout, la fantasy dérive de la mythologie et était donc présente bien avant la SF. C’est pour cela que j’aurai tendance à écrire du « Star Wars » : un mixte entre deux genres avec des chevaliers et de la magie dans un univers futuriste. Faire du copier-coller ne m’intéresse pas et donc, si un jour j’ai une illumination, je verrais… En attendant, je m’abstiendrai de plagier et de faire enrager les gens^^


Y : Les fanfilms sont une des facettes de votre profil artistique. D’où vous vient ce goût pour la réalisation de courts et moyens-métrages ?
M.B. : Cela remonte à une lointaine époque ou je réalisais des films de skate. J’ai toujours adoré filmer, retranscrire des émotions, des ambiances de ces journées loin des tracas de la vie de tous les jours. Etre skateur, c’est être libre et s’amuser ensemble. C’est surtout cette facette de l’humain qui m’intéressait autant que l’aspect nostalgique de partager une aventure urbaine. Par exemple, mes périodes favorites se déroulaient en hiver. Je filmais mes amis skaters alors qu’il faisait froid ou nuit, ce qui donnait une touche que je qualifierai de féérique (les lumières des villes, l’ambiance solitaire du soir et la beauté de la neige…). Je montais tout ça avec une superbe musique et voilà que la magie opérait ! Les films, comme les livres, sont de l’art où l’on dégage des émotions. Il était donc normal qu’avec ma plongée dans la fantasy je souhaite mêler ces deux passions. Et puis, c’est toujours kiffant de mettre en scène des duels à l’épée dans une forêt verdoyante !


Y : Jouez-vous parfois dans vos fanfilms ? D’ailleurs, avez-vous déjà fait du théâtre ou pris des cours de comédie ?
M.B. : Je joue dans tous mes fanfilms. J’aime autant l’aspect créatif qu’actif. C’est comme écrire un livre où l’on pourrait devenir ce fameux personnage qui nous fait tant rêver. Mais c’est aussi une manière de décompresser. Même si avec mon équipe nous prenons beaucoup de plaisir lors d’un tournage, les préparatifs sont parfois contraignants puisqu’il faut s’occuper autant du script que de l’organisation, des costumes, des effets spéciaux, du montage, etc. Pouvoir endosser l’armure et brandir l’épée me permet d’évacuer une certaine tension, même si le résultat est encore loin d’être professionnel !

Par contre, je n’ai jamais pris de cours de comédie. Non pas que l’idée me rebute, mais je fais surtout cela pour me détendre. D’ailleurs, tous ceux qui sont intéressés peuvent nous rejoindre (Epic Fan Film !!) ! Notre but serait dans les années à venir de proposer aux gens de pouvoir jouer le rôle d’un chevalier errant, d’un nain farouche ou d’une elfe guerrière au cœur d’une bataille ou en route pour une quête périlleuse ! Et en bonus, ils auraient leurs films le mois suivant 



Y : Quels sont vos livres de chevet ? Vos films et jeux (de rôle, de plateau) préférés ?
M.B. : J’aime pas mal les livres Warhammer. Même si certains sont lourds…d’autre comme « Empire » sont de véritables petits trésors qui se lisent très facilement. Sinon, j’aime découvrir de nouveaux horizons. Lorsqu’un livre est aimé par un public, je me fais ma propre idée dessus en le lisant. Bien sûr, il y aura toujours les Tolkien et David Eddings qui me fascineront. Quant à mes films favoris, je dirai Solomon Kane, et bien entendu le Seigneur des anneaux et Kingdom of heaven. D’ailleurs, pour les connaisseurs, Barisan est un prénom issu du XIIe siècle, dont le dérivé est Balian. On m’a souvent appelé ainsi à cause de mon penchant pour les croisades. Pour ce qui est des jeux de rôle et plateau, je joue à Warhammer JDR et Battle essentiellement.


Y : Si vous deviez vous décrire en deux mots (une qualité, un défaut), quels seraient-ils ?
M.B. : Voyageur onirique.


Y : Pourriez-vous nous parler de vos futurs projets ?
M.B. : Actuellement je poursuis mon roman que j’écris depuis deux ans maintenant. Il s’agit d’une autobiographie enjolivée dans un univers fantastique. En résumé, on suit plusieurs personnages dans une quête aux consonances apocalyptiques. J’ai également d’autres projets en cours comme deux écrits entièrement dédiés à l’une de mes races favorites : les nains ! Et pour ce qui est des fanfilms, deux sont en cours de montage (un « Warhammer » et un « Star Wars » qui verra le jour ce week-end) et, d’ici quelque temps, de nouveaux devraient pointer le bout de leur nez.


Y : Un dernier mot pour nos lecteurs ?
M.B. : Surtout, continuez à suivre YmaginèreS ! Et
appréciez chaque instant non pas comme s’il s’agissait du dernier, mais plutôt comme quelqu’un qui aurait l’exceptionnelle chance de prolonger ce qu’il aurait dû perdre. Vivez vos rêves ! 


Y : Merci encore d’avoir bien voulu répondre à nos questions et bonne continuation dans vos projets.
M.B. : Merci à vous et longue vie à YmaginèreS !

 

 

Interview réalisée par Aramis pour le compte d’YmaginèreS

 

 

 

Vous  pouvez lire sur www.ymagineres.net une nouvelle de Mike Barisan :


Les Contes du Voyageur - Arthogán

 

Le site officiel de Mike Barisan


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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 02:40

Nous allons aujourd'hui voguer vers le monde de Christy Saubesty, l'auteure de Kolderich. Laissons-la se présenter.  

 

   christy saubestyJe me présente, Christy Saubesty (née Christelle Bibard). Je suis née en 1977, à St Gorge de Didonne, en Charente-Martime.

   Cadette d'une fratrie de trois enfants, j'ai grandi au sein d'une famille aimante, aux idées larges et à l'humour particulier. Je n'ai pas suivi de grandes études, mais ne m'en porte pas si mal.

    Mariée depuis 1996, je suis maman à plein temps. J'ai le bonheur d'avoir deux beaux enfants qui comblent mon existence. Passionnée de lecture et de romances en particulier, je suis entrée dans le monde de l'édition avec la publication de mon premier roman en 2010 (Sourire aux anges aux éditions Mon Petit Éditeur). J'ai aussi publié gratuitement une gentille romance paranormale sur le blog Novelike (lien plus bas). C'était à mes débuts mais cette histoire signifie beaucoup pour moi.

   Mon monde vogue entre la romance contemporaine, l'urban-fantasy, l'univers bit-lit et la romance paranormale ainsi que la romance érotique. Vous l'aurez compris, chez moi, tout tourne autour de la romance, que ce soit dans mes choix de lecture ou d'écriture.

 

 

***

 

Qu'est-ce qui vous pousse à écrire ? Comment êtes-vous venue à ce métier ?

   Ce qui me pousse à écrire ?

   Je crois tout simplement que j'aime pouvoir vivre dans un monde où je suis capable de gérer les choses. J'adore lire. Certains fument ou boivent, moi je lis. C'est mon addiction. Mais cela ne me suffit pas toujours. Ayant ce qui est communément appelé « l'imagination débordante », passer de la lecture à l'écriture était une continuité logique. J'ai écrit pas mal de choses, pas toutes pleinement abouties peut-être, mais chaque fois, j'étais contente de moi. Aujourd'hui, l'assurance et la maturité aidant (hé oui, je n'ai plus 16 ans), je continue d'écrire avec pour but premier, de me faire plaisir mais j'avoue être particulièrement friande et curieuse de connaître les avis d'autrui.

   Quant à dire comment j'en suis arrivée là ?

   Depuis mon adolescence, j'aime me raconter des histoires, fictives ou non. J'ai aussi écrit un roman qui ne sera jamais publié, c'est bien trop personnel mais l'époque, j'ai eu besoin d'exorciser une partie de moi. Par ailleurs, ayant vécu des choses assez pénibles lorsque j'ai connu mes premiers émois, mes histoires, celles qui me font littéralement vibrer, ont forcément un happy end. Et si je me suis entièrement tournée vers l'écriture, c'est aussi parce que ça me comble de sensations particulières. J'aime écrire. J'aime créer des histoires d'amour. Des trucs dingues comme des romances douces. Et puis, ça me fait du bien. Je me sens complète. C'est comme un aboutissement à une longue réflexion.

 

   Quelles sont vos méthodes pour donner naissance à un récit ?

   Aucune méthode en particulier. J'ai des « flashs », des images plus ou moins conscientes qui me viennent. Des idées de scénarios ou des personnages qui apparaissent tout à coup. Alors, je prends des notes sur un calepin que je traîne dans mon sac à main en permanence.
Mon imagination est encore plus fertile la nuit... parfois, c'est un rêve qui lance l'idée. Et quand j'ai une idée en tête, elle me suit des jours durant jusqu'à ce que je lui donne une forme convenable. Ça peut devenir obsédant.

 

   Pour Kolderich, quel était votre désir premier en nous livrant ce roman ?

   kolderich-accueil-block-10J'avais vraiment envie de créer mon propre univers vampirique et paranormal. Et puis j'avais des idées particulières sur les caractères des personnages envisageables pour ce genre de roman. J'avais envie d'écrire une romance un peu à part, sur une base paranormale et bit-lit mais avec un truc un peu différent de ce qu'on trouve partout en ce moment... Pas simplement des vampires, quoi.

 

   Quels sont vos futurs projets et vos aspirations d'auteure ?

   J'écris déjà la suite de Kolderich. Les tomes à venir seront davantage tournés vers un personnage en particulier. Le premier tome paru ayant surtout pour vocation d'installer l'univers des mes vampires et les personnages (nombreux) qui vont s'y croiser.

   Donc, dans le second tome (Terre de feu), nous allons suivre essentiellement Bragz, le dirigeant de Kolderich, enlevé par ses ennemis à la fin du tome 1. J'annonce d'ores et déjà que la romance sera nettement plus importante et plus... enflammée.

   En parallèle, je travaille sur une romance historique (ma toute première) dont le personnage principal est un pianiste aveugle.

 

   Que pouvez-vous nous confier de plus ?

   J'ai un projet un peu spécial... Une romance gay qui sera écrite à quatre mains. Ma « coéquipière » sur ce projet est elle aussi auteure publiée. Nous avons déjà planché sur le scénario et posé les caractères de nos personnages. Le thème du paranormal ayant notre préférence, nos héros seront dotés de certaines capacités. Mais pas de vampires, cette fois. Ce sera autre chose.

   Pour le moment, je ne peux pas en dire plus ni donner de date quant à la publication de cette histoire, qu'elle soit officiellement publiée ou offerte comme cela m'arrive déjà de le faire de temps à autres.

 

   Merci à Christy pour cette interview sympathique. Pour conclure, je vous conseille chaudement de vous procurer les  écrits de cette auteure. Tout y est : l'écriture est efficace, le scénario recherché, les personnages attachants et c'est sensuel sans être vulgaire. L'essayer c'est l'adopter. Bienvenue dans son monde !

 

Pour lire ses nouvelles gratuites, visitez la plate-forme Novelike :

http://novelike.blogspot.com/

 

Pour la suivre : facebook

https://www.facebook.com/pages/Christy-Saubesty-Romances-Cie/248570065154954

 

Son blog auteure :

http://christysaubesty.blogspot.com/

 

Son site officiel :

http://christysaubesty.weebly.com/

 

 

***

 

Présentation des romans publiés

(cliquez sur l'icône ci-dessous pour télécharger la liste)

 

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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 17:34

solenne 

 

Le roman Le Destin de Naïla, publié depuis quelques temps sur ce blog, remporte un joli succès. Mais qui est Solenne Pourbaix, son auteure ?

 

Voici une interview qui vous en apprendra peut-être un peu plus sur une jeune femme au talent certain qui a son franc-parler.

 

 

 

 

YmaginèreS : Bonjour Solenne.  Merci de vous prêter au jeu de l’interview pour le blog du webzine YmaginèreS.
Solenne Pourbaix : Bonjour! Bah merci à vous. C'est flatteur.


Y : Vous avez de nombreuses passions (équitation, danse, musique, théâtre, les animaux, les jeux vidéo, la fabrication de peluches…) dont une qui nous intéresse tout particulièrement, l’écriture. Est-ce votre passe-temps favori ? Voudriez-vous en faire votre métier ?
S.P. : Ha oui j'avoue que de tout ce que je fais, c'est ce qui me prend le plus de temps et me captive le plus. Enfin dans ce qui est abordable sinon je reste une fanatique de chevaux mais l'écriture est bien plus facile d'accès. J'adorerais pouvoir en vivre mais je ne me fais pas trop d'illusions, c'est un métier difficile et très sélectif, il faut être à la hauteur.


Y : Êtes-vous surprise par l’engouement que suscitent vos romans et vos nouvelles ?
S.P. : Totalement! Au début je croyais que les gens me disaient qu'ils aimaient bien parce que c'étaient des copains, qu'ils ne voulaient pas me vexer... Mais au fur et à mesure, de parfaits inconnus qui se fichent pas mal de me vexer me disent qu'ils aiment aussi. Ça fait vraiment bizarre. Quand je pense qu'au départ j'écrivais seulement pour moi, comme un passe-temps personnel, un exutoire, je ne m'attendais pas à ce que d'autres gens aiment ce que je considère comme une rédaction niveau collège.


Y : Avez-vous un thème de prédilection ?
S.P. : Pas vraiment non. J'aime parler des choses qui dérangent, j'aime prendre des thèmes classiques et les détourner à ma façon, aller où on ne s'attend pas et dénoncer des choses.


Y : Vous écrivez du Fantastique, de la Fantasy. Êtes-vous aussi à l’aise avec la Science-fiction ?
S.P. : Houlà. J'ai horreur de la Science-fiction, c'est un des rares domaines qui ne me font pas du tout rêver. Je ne sais pas pourquoi, ça offre pourtant des possibilités de créations immenses mais non, je suis complètement hermétique à ce genre.


Y : Où puisez-vous votre inspiration ?
S.P. : Un peu dans tout en fait. Certains livres; pour le dernier que je suis en train d'écrire, je puise dans Le Loup des Mers de Jack London, un livre qui m'a traumatisée ! Sinon, ça peut venir d'une phrase entendue, d'un événement, une image, souvent des choses très anodines en fait.


Y : Votre roman, Le Destin de Naïla, actuellement en cours de publication sur le blog du webzine YmaginèreS, aborde la Fantasy sous un angle nouveau, vous y « cassez les codes », selon vos propres termes. Expliquez-nous cela. Pourquoi d’ailleurs n’avoir pas fait du Tolkien comme 90% des auteurs de Fantasy depuis la parution du Seigneur des Anneaux ?
S.P. : Justement... 90% des auteurs de Fantasy n'ont pas été fichus d'être créatifs ! C'est dommage! La Fantasy n'est pas fermée, on peut en faire ce qu'on veut, mais les gens se contentent de copier coller les mêmes mondes, les mêmes peuples, les mêmes cultures, etc, c'est triste je trouve. Et je n'aime pas faire comme tout le monde, si un chemin est tracé, je marcherai à coté. Faire différent c'est compulsif chez moi.


Y : Pensez-vous à chercher un éditeur ? Car si de nombreux lecteurs apprécient vos textes, cela veut bien dire quelque chose, non ? Et il serait dommage de passer à côté d’une éventuelle publication… Bon, là, je sors de mon rôle d’intervieweur, allez, je me recadre !
S.P. : Hahaha! Hem... oui j'y ai pensé mais bon... Au début, je ne me sentais pas à la hauteur, et je reste convaincue que personne ne voudra éditer mes textes. Mais je le tenterai, je pense. Il faut parfois oser... Mon psy me l'a répété un paquet de fois ! Après, j'avoue que ça a un coût que je ne peux pas vraiment me permettre. Imprimer les 300 pages de Naïla, ou des autres textes, ça revient vite très cher et c'est un sacré frein.



Y : Quels sont vos projets d’écriture à présent ?
S.P. : Là... Réussir à finir Etre Humain et entamer le tome deux. C'est un texte assez court, moins de cent pages, mais je préfère faire deux histoires courtes qu'une seule plus longue et moins construite. Sinon, pour après, ça je ne sais pas. Retoucher Steam (titre provisoire), une histoire dans un univers Steampunk et éventuellement le proposer à une maison d'édition? (note à moi même: organiser une collecte de fonds).



Y : Vous risquerez-vous maintenant à répondre à ce questionnaire de Proust ?

  -  Votre principale qualité ? 

S.P. :    Euh... Je crois pas avoir ça... On me dit dans l'oreillette « perfectionniste » mais moi j'appelle ça « casse-couilles » alors je sais pas si ça compte. Ha bah si, j'en ai une, mais c'est pas toujours une qualité, je suis franche. 

 

  -  Votre principal défaut ? 

S.P. : La liste est longue! Si je dois n'en choisir qu'un: défaitiste. 

 

  -  Ce que vous appréciez le plus chez vos amis ? 

S.P. : En fait, j'ai assez peu d'amis mais ce que j'aime chez eux c'est qu'ils sont tous cinglés! J'aime les gens créatifs et hors normes.

 

-  Votre occupation préférée ?

S.P. : Médire... Euh non... Créer. Si je n'écris pas je dessine, si je ne dessine pas, je fabrique des peluches débiles, si je ne fais pas de peluches, je fais ma BD débile, si je ne fais pas ma BD je sculpte, ou je prends des photos, ou je fais du point de croix, ou... bref, c'est infini.

 

-  Votre idée du bonheur ?

S.P. : Le bonheur? En admettant qu'il existe, ce serait la solitude, la campagne entourée de chevaux, de livres, et une bonne ligne internet pour garder le contact avec les gens.

 

-  Votre idée du malheur ?

S.P. : Le malheur... c'est dur de répondre à ça, tout est si subjectif... Le malheur, ce serait un monde gouverné par la haine et le racisme. Il n'y a rien qui me mette plus en colère que le racisme et l'injustice.

 

-  Si vous n’étiez pas Solenne Pourbaix, qui désireriez-vous être ?

S.P. : N'importe qui sera toujours mieux que moi. Mais sinon, j'hésite entre dieu et Bartabas, un pur génie artistique et cavalier.

 

-  Où aimeriez-vous vivre ?

S.P. : En écosse ou en Bretagne.

 

-  Vos auteurs favoris ?

S.P. : Jack London sans hésiter. Il est un des rares à me faire rêver, frémir et pleurer. Donna Tartt aussi, l'auteur du Maître des Illusions.

 

-  Votre roman préféré ?

S.P. : LE LOUP DES MERS !!! Hem... j'ai un peu crié là non ? Pardon.

 

-  Votre bande dessinée favorite ?

S.P. : Difficile... Je suis une fanatique du dessin d'Alice Picard (dessinatrice de Weena entre autres) mais j'avoue que le scénario n'est pas le meilleur du monde. Sinon, j'aime beaucoup Sillage... oui... c'est de la Science-fiction, j'adore le dessin. Ah et Cross Fire... et non mais en fait, il y en a trop pour pouvoir choisir, surtout que la plupart du temps, j'aime le dessin et je me moque un peu de l'histoire.

 

-  Vos héros préférés dans la fiction (littérature, ciné, BD…) ?

S.P. : Loup Larsen (Le Loup des Mers). Un homme magnifique physiquement et humainement. Un génie incompris à la philosophie différente, dérangeante, et tellement juste. Et Henry, dans le Maître des Illusions. C'est un peu le même genre de personnage torturé et jugé malsain par les autres.

 

-  Vos héroïnes préférées dans la fiction  (littérature, ciné, BD…) ?

S.P. : J'aime pas les filles. Je sais, c'est cliché, mais j'ai beaucoup de mal avec les personnages féminins souvent stéréotypés genre super bombe à la Lara Croft. Disons que la petite fille dont j'ai oublié le nom dans Le Petit Ami de Donna Tartt est une des rares a avoir attiré mon attention.

 

-  Votre jeu vidéo préféré ?

S.P. : Pas facile, je suis une geek... Zelda (je suis amoureuse de Ganondorf), Dragon Age, Fable... Les jeux de rôle en général.

 

-  Votre chanson favorite ?

S.P. : Ich Will de Rammstein. Je suis une inconditionnelle de ce groupe mais cette chanson me met la patate à chaque fois.

 

-  Votre instrument de musique fétiche ?

S.P. : Aucune idée. Disons le piano, c'est le plus simple de ceux que j'ai manipulés, il me permet de recréer facilement les mélodies que j'entends.

 

-  Le film que vous appréciez le plus ?

S.P. : Je n'aime pas les films, je m'ennuie en général. Disons les Harry Potter, les seuls où je n'avais pas envie de lire un bouquin en même temps que je les regardais. HA BEN NON JE SUIS BETE: La cité de la peur bien sûr !!

 

-  Vos héros dans l’Histoire ?

S.P. : Toutankhamon. Je voulais être égyptologue quand j'étais petite.

 

-  Vos héroïnes dans l’Histoire ?

S.P. : Simone Veil. Pour son action pour l'avortement.

 

-  Ce que vous détestez par-dessus tout ?

S.P. : A part mon ancien voisin et mes profs de maths? Euh... La trahison.

 

-  Ce qui vous énerve le plus sur internet ?

S.P. : Les pubs que je reçois pour perdre 40 kilos et agrandir mon pénis.

 

-  Quel est le don surnaturel que vous aimeriez avoir ?

S.P. : Pouvoir voler.

 

-  Comment aimeriez-vous finir votre vie ?

S.P. : Vite.

 

-  Quel est votre état d’esprit actuel ?

S.P. : Je crois que le mot qui s'en rapproche le plus est « flacadulée »... Oui, ça n'existe pas, mais en ce moment, je suis sur un petit nuage qui déclenche mon neurone de la crétinerie.

 

-  Quelles sont les fautes qui vous inspirent le plus d’indulgence ?

S.P. : Je ne suis pas indulgente du tout. Je ne pardonne rien, ni aux autres, ni à moi. Je peux ruminer des années sur une broutille.

 

-  Le juron que vous lancez le plus souvent ?

S.P. : 'culé !

 

-  Votre mot favori ?

S.P. : Capuche !

 

-  Quelle est votre devise ou votre citation préférée ?

S.P. : « Il ne peut plus rien nous arriver d'affreux maintenant ! » ou « C'est ce film, toute cette pression. »


Y : Auriez-vous, pour conclure, autre chose à dire à nos lecteurs ?
S.P. : Je vous félicite pour votre patience si vous avez réussi à tout lire !


Y : Merci d’avoir eu la patience de répondre à nos questions et bonne route à vous, une route que nous vous souhaitons parsemée de succès !
S.P. : Bah merci à vous ! J'en suis encore toute flacadulée !


Interview réalisée par Aramis pour le compte d’YmaginèreS

 

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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 17:41

Asteria-rubens.jpgJ'ai eu la chance de pouvoir interviewer une auteure qui se lance dans le métier avec son tout premier livre intitulé Asteria Rubens. Artiste de la plume mais également des crayons, elle a réalisé elle-même un teaser de présentation de son livre qui vient de paraître aux Editions Kirographaires. Puisque les images et les mots de Christel Lacroix parlent mieux que moi, je vous laisse le soin de découvrir son univers à travers cette courte vidéo.

 

 

 


*****

 

YmaginèreS : Bonjour Christel ! A lire votre description sur votre blog, vous semblez être plutôt terre à terre et cartésienne. Cela de part votre métier de chercheuse en pharmacie. Pourtant, vous écrivez ce que l’on pourrait nommer de la « science-fantasy ». Très rêveuse, vous avez rédigé votre roman Asteria Rubens sans chercher à cacher une magie et un imaginaire omniprésents. N’est-ce pas un peu paradoxal ?

 

Christel Lacroix : Je ne pense pas qu'un individu puisse assumer un profil totalement cartésien ou un profil totalement  rêveur. La personnalité de chacun revêt plusieurs facettes. Je n'ai pas su choisir mon camp ou plutôt ai préféré sciemment de ne pas le faire. En écrivant ce roman de « science-fantasy » comme vous l'avez si bien décrit, j'ai enfin pu révéler la magie de l'imaginaire qui a toujours animé ma petite flamme de vie.

N'est-ce pas à cette même flamme que se réfère le chercheur scientifique: ceci demeure une question.(et j'aime bien les questions...) Mais n'oublions pas toutefois que l'être humain est un éternel paradoxe !

 

 Y : Asteria Rubens est l’histoire de 5 personnes qui partent en voyage au loin lorsque leur avion se crashe. Dès le premier chapitre, nous savons qu’ils ne sont plus exactement dans leur monde d’origine. Les questions fusent, les différences de chacun apparaissent. Ce livre, avant tout une histoire d’aventure dans l’imaginaire, s’avère être aussi un drame psychologique et une constante remise en question de nos connaissances et croyances. N’avez-vous pas peur de repousser une partie du public avec des thèmes aussi réfléchis ? Avez-vous, au contraire, choisi un public-cible ?

 

C.L. : Une chose est certaine: je n'ai pas choisi mon public. Ce roman mêlant imaginaire et psycho-fantasy fera en effet appel à la réflexion du lecteur, s'il le lit au second degré. Je sais pertinemment  que certains n'apprécieront pas cette façon d'écrire, mais j'espère intimement que d'autres se laisseront happer par ce jeu de l'auteur.

Le public est large et c'est cette étendue de personnalités et de ressentis qui est si enrichissante. A vous, futur public, n'hésitez pas à me faire part de vos impressions : c'est au contact du lecteur que l'auteur peut évoluer.

 

Y: Le premier chapitre (diffusé gratuitement sur le blog http://asteriarubens.blogspot.com/ ) et les quelques extraits suivants font une référence silencieuse à la série télévisée Lost. Est-ce voulu ? Vous en êtes vous inspirée ?

 

C.L. : Mon éditeur m'a en effet proposé de mettre en ligne un extrait de mon roman (http://www.edkiro.fr/img/10004226-001/file/chapitre_I_ASTERIA_RUBENS.pdf). Nous avons choisi le chapitre I car il plante la situation, le paysage et les personnages, mais au delà de ces faits, le lecteur peut commencer à imaginer et à ressentir que la situation flirte l'étrange.

La mise en situation du début peut en effet ramener à la série LOST et au crash du vol 815 d'Oceanic Airlines sur une île déserte. La suite en diverge très rapidement: on ne trouvera pas ici de lourds flash-backs sur le passé des personnages, de points communs en exergue entre les survivants, d'affrontements fantastico-mythologiques sur une île hostile ni de complots scientifiques.

Le seul point commun : la réalité alternative des personnages .....

 

 Y : Quand exactement avez-vous commencé à écrire et quelles étaient vos attentes à cette époque ? Aujourd’hui, ont-elles changé ?

 

C.L. : Mes nombreuses lectures dans tous les domaines et courants littéraires m'ont plongée très jeune dans cet univers épanouissant et magique qu'est celui de l'écriture. Quand? Je ne saurais le dire .....

L'idée d'écrire a en effet germé très tôt dans mon conscient et elle y a grandi précautionneusement. Les aléas des situations, les remous et les lames de fond de la vie, les rencontres fortuites enrichissantes ou déconcertantes ont fait que je n'ai pas pu ou su réaliser ce projet plus tôt. Le jour où j'en ai ressenti le profond besoin: ce jour-là, je pense avoir écrit par nécessité vitale.

Quant à mes attentes par rapport à l'écriture, je ne pense pas qu'elles aient changé: j'écris par besoin et par plaisir.

 

 Y : Vous avez parcouru un long chemin avant de trouver une maison d’édition qui vous convienne et vice versa. N’avez-vous jamais songé à l’auto édition ?

 

C.L. : Intrinsèquement j'avais besoin d'être reconnue par une maison d'édition pour publier ce roman: pour cette ultime raison je n'ai jamais envisagé l'auto édition.

De plus la promotion d'un livre est une étape importante dans sa réalisation finale, c'est l'étape qui va lui permettre d'exister vraiment: pour cette finalité je pense avoir besoin de l'appui d'un éditeur et de son expérience.

 

 Y : L’élaboration d’un roman, son écriture, la relecture et la recherche d’un éditeur sont autant d’embuches semées sur la voie de la publication. Ce ne sont pourtant que les premiers pas, car il y a encore tout un travail à effectuer avec l’aide de la maison d’édition avant l’impression du livre, sans parler de sa promotion. Pouvez-vous nous parler de votre propre parcours à ce sujet ? Comptez-vous vous présenter dans plusieurs foires littéraires et/ou séances de dédicaces dans des librairies ?

 

C.L. : En effet, on pourrait penser que l'écriture d'un livre est l'étape la plus longue et la plus périlleuse mais il n'en est rien. Une fois le point final gravé dans la dernière page, ce n'est que le début d'une longue aventure enrichissante mais aussi parfois déconcertante.

La recherche d'un éditeur est l'étape la plus déconcertante car l'attente n'a pas de limite, on frappe à toutes les portes, certaines s'entrouvrent d'autres restent closes mais il suffit d'une seule qui s'ouvre.

Commence alors un long travail de relectures et de pagination (ce n'est pas le côté le plus gratifiant!), et les étapes sont nombreuses avant l'ultime arrivée chez l'imprimeur.

En parallèle, commence le travail de promotion à travers de nombreuses critiques littéraires, participation à des blogs de chroniques littéraires, interviews de journalistes etc... Pour le moment ce n'a pas été défini mais je pense en effet participer à des foires littéraires et à des séances dédicaces dans les librairies : affaire à suivre ...

 

Y : Vous rédigez actuellement un second roman, Les Abysses d'un Songe. A nouveau un récit qui lie psychologie et mondes imaginaires par delà les rêves. Aimez-vous tant vous torturer l’esprit en écrivant, ou est-ce plutôt de voir vos lecteurs se plonger dans un questionnement sans fin qui vous ravit ? (question à prendre au second degré, naturellement !)

 

C.L. : Je suis en effet en train de terminer le premier « jet » des Abysses d'un Songe. Le monde imaginaire y est en effet encore en toile de fond: quoique je fasse, ma façon d'écrire me ramènera toujours à créer des mondes imaginaires. La psycho-fantasy est cette fois peut-être moins axée sur le côté questionnement du lecteur.

Lecteurs, je vous aime et je ne voudrais pas vous amener à torturer votre esprit de façon indélébile. (bien que ceci me ravisse bien un peu)

 

 Y : Quelle est l’influence de vos proches sur vos textes ? En parlez-vous souvent avec eux ?

 

C.L. : L'écriture demeure mon jardin secret et j'ai bien du mal à livrer mes pages manuscrites avant la sortie effective du livre.

Pourquoi? Je ne sais pas.

 

 Y : Selon vous, est-il possible d’écrire un roman sans effectuer de recherches poussées ? Y avez-vous passé beaucoup de temps vous-même ?

 

C.L. : Je n'y ai pas vraiment passé un temps incommensurable. J'ai effectué en effet quelques petites recherches. Pour Asteria Rubens, j'ai focalisé mon esprit sur l'étymologie des prénoms : chaque identité et prénom de ce roman n'ont donc pas été donnés par pur hasard, tout a une signification ..... Si vous le lisez, repensez-y ..... J'ai également effectué quelques recherches sur l'égyptologie par rapport à un passage du livre.

Pour les Abysses d'un Songe, j'ai bien évidemment dû faire des recherches sur le sommeil, ses phases, ses secrets, son analyse, sur la ville de Memphis dans le Tennessee où l'histoire se déroule ainsi que sur un tout autre domaine qui a également son importance dans le roman: le génie génétique.

 

Y : Quel serait le conseil que vous auriez voulu recevoir dans vos moments de découragement ?

 

C.L. : J'aurai peut-être aimé que François Mauriac me souffle à l'oreille sa petite citation si grande en valeur : «  L'insecte humain ne se décourage jamais et recommence de grimper ».

 

Y : Merci beaucoup d’avoir accepté de répondre à ces quelques questions, et bonne chance avec la sortie de votre premier roman Asteria Rubens !

 

C.L. : Merci à vous pour ces questions pertinentes et merci de me soutenir dans mon aventure littéraire.

N'hésitez pas à venir flâner sur mon blog, c'est ici:

http://asteriarubens.blogspot.com/

 

A TRES BIENTÔT

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