Les Sentinelles
Ludovic Klein
"Je l’entends qui monte l’escalier pour me voir, la vieille salope. Ça fait des années qu’elle me tient en captivité dans cette pièce close. Il n’y a pas de lumière, les volets sont fermés. A peine un petit rayon de soleil qui passe en milieu d’après-midi.
Alors je m’ennuie, je rêvasse, je prends la porte de sortie mentale, et j’arpente la région sous forme sublime. Je frôle les gens, pfiooou ! comme une léchouille dans le cou. Ils ne se rendent compte de rien. Je sens leurs rêves qui palpitent dans le noir, leur honte qui leur fait des crapauds dans le ventre, leur tristesse qui leur empoigne les omoplates. Ils travaillent jusqu’à ce que leurs phalanges fassent des angles bizarres entre elles. Ils ont une vie de rampants : la vieille salope les écrase de tout son poids."
cliquer sur l'icône ci-dessous pour visualiser le texte
Lecture en ligne