12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 13:10

 

 

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Le Sacrifice du Dragon

 

de

 

Laurent "Dragon" Royer

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE 3

 

 

       

 

L’appréhension de ce qu’ils allaient découvrir commençait à rendre les hommes particulièrement nerveux. Les mâchoires étaient serrées et les jointures des phalanges avaient blanchi tant les doigts étaient crispés sur la poignée de l’épée. L’odeur, à la limite du supportable, en était devenue suffocante. C’était comme si elle s’était transformée en substance poisseuse et qu’elle s’insinuait au travers de tous les orifices de la peau. Gyls remarqua que l’un de ses soldats semblait retenir sa respiration comme si cela lui évitait de sentir la puanteur. Le seigneur n’était pas persuadé de l’efficacité de la solution envisagée, surtout que tôt ou tard, il devrait reprendre son souffle.

Ils pénétrèrent enfin dans l’enceinte du corps de ferme proprement dit. Il s’agissait de l’arrière-cour où se trouvaient le poulailler et une petite mare d’eau saumâtre. La pièce d’eau devait servir habituellement aussi bien aux quelques canards que possédait le Grand Paul que d’abreuvoir pour l’ensemble des animaux laissés en liberté dans la ferme. Mais d’animaux, présentement, il n’y en avait nulle présence. Pas la moindre poule qui caquetait, pas le moindre canard qui cancanait, ni même un chien qui grognait ou un chat qui feulait. Ils auraient même dû entendre les porcs brailler ou les vaches beugler depuis longtemps mais rien de tout ça ne troublait le silence qui seul, imperturbable, continuait pourtant de leur crier aux oreilles.

Le cœur battant la chamade, Gyls sentait le froid l’envahir malgré la chaleur de ce début d’après-midi. Le seigneur et ses hommes avançaient d’un pas lourd, presque réticent comme s’ils devaient lutter contre leur propre volonté pour faire un pas de plus. Ils craignaient moins de faire face à l’ennemi que de contempler le spectacle morbide qui les attendait sûrement. Il était plus facile de se battre contre un adversaire de chair et d’os que d’affronter une peur irrationnelle et, surtout, son propre effroi.

Ceinturant l’arrière-cour, d’un côté se trouvait la porcherie et de l’autre l’étable qui servait également d’écurie, formant un angle presque fermé qui ne laissait qu’un passage juste assez large pour une charrette. Les deux constructions étaient faites en bois, comme l’ensemble des bâtiments qui constituaient le corps de ferme. Seule la bâtisse principale était construite en pierre et torchis. Gyls se souvenait que de l’autre côté du passage se trouvait la cour principale donnant sur l’entrée et sur une grange bordant la maison du fermier. Il y avait aussi un enclos attenant à la porcherie où le Grand Paul parquait ses porcs quand il ne les laissait pas errer en liberté dans la forêt. Enfin, quasiment au milieu de la cour, un puits permettait au fermier de puiser toute l’eau dont il avait besoin pour sa famille et ses bêtes. C’était dans cette cour que l’on dressait les tables, tout autour du puits, pour le repas quand Maître Paul invitait son seigneur après avoir tué le cochon. On y chantait, on y dansait, on y faisait la fête, on y célébrait la vie et ce jusqu’au petit matin. À présent, nul chant, nulle musique, pas le moindre rire, ne résonnaient en provenance de cette cour.


— Seigneur ! s’exclama soudain un des hommes de tête, tirant Gyls loin de ses souvenirs. Là, regardez !


L’homme pointait le sol de son épée, à l’entrée du passage.

Le seigneur de Monval faillit se moquer gentiment de son soldat s’il avait voulu lui éviter de marcher sur quelque excrément d’animal. Ils étaient dans une ferme, après tout. Même si de la paille était régulièrement répandue pour former comme une litière, le fermier et ses gens ne passaient pas leur temps à nettoyer les déjections que leurs bêtes répandaient sur leur passage. Néanmoins, il jeta un coup d’œil sur ce que voulait lui montrer le soldat.

Le sol qui aurait dû être légèrement boueux était sec et même craquelé par endroit. Il y avait des jours que quiconque, humain ou animal, ne l’avait foulé. La chaleur de cette fin d’été n’était peut-être plus aussi intense mais elle avait asséché le sol aussi sûrement qu’une longue période de sècheresse l’aurait fait. Mais ce n’était pas l’état du sol, ni même une bouse de vache ou un crottin de cheval que son homme d’arme lui désignait comme Gyls put le constater. Un liquide avait coulé avant d’être absorbé et de sécher, ne laissant plus qu’une trace noirâtre. Cela même aurait pu être anodin et prévisible si ce n’était la quantité qui s’étendait au-delà. Il semblait que des litres et des litres de ce liquide avaient été déversés par terre, comme si l’on avait percé et vidé des tonneaux entiers. Seulement, Gyls, tout comme ses hommes, savaient qu’il ne s’agissait pas de vin mais bel et bien de sang. Était-il humain ou animal était la seule chose qu’ils ignoraient et ils n’espéraient que trop qu’il fut seulement animal malgré ce à quoi ils étaient déjà prêts à découvrir.

Le souffle court, la tension nerveuse à son paroxysme, le seigneur et ses hommes poursuivirent leur progression avant de s’arrêter net. Là, devant eux, la cour principale s’offrait enfin à leur vue et avec elle une scène difficilement supportable. Le jeune Thibault n’avait pas fabulé. Des fosses à feu avaient été creusées ici et là, cinq ou six, peut-être, et l’on avait planté des piquets de part et d’autre sur lesquels on avait placé des broches où des carcasses pourrissantes étaient encore embrochées dessus. Si l’une ou deux d’entre elles étaient bien animales, là un porc, ici un bœuf, les autres étaient indubitablement humaines, hommes et femmes. Les corps n’avaient plus de tête et la plupart avaient été démembrés.

Ils s’étaient tous attendu au pire mais en réalité, aucun n’avait été préparé à voir cela. Gyls retint difficilement un haut-le-cœur mais deux ou trois de ses hommes ne purent empêcher leur estomac de se retourner et en vidèrent le contenu là où ils se trouvaient. Certains d’entre eux s’étaient moqués de Thibault pour son manque de cran mais la scène qui se dévoilait à leurs regards était bien au-delà du soutenable. En détournant les yeux des cadavres embrochés, on découvrait encore de nouvelles horreurs.

Là, on avait allumé d’autres feux autour desquels on avait dû festoyer. Des reliefs de repas gisaient encore tout autour et d’autres avaient été jetés dans les flammes mais n’avaient que partiellement été consumés. Des lambeaux de chair étaient encore accrochés aux os et il ne faisait pratiquement aucun doute que ceux-ci étaient bel et bien humains. Le seigneur ne parvenait pas à imaginer que des êtres humains aient pu faire ça à leurs semblables. Ce n’était plus des brigands, ce n’était même pas des barbares sanguinaires, ce ne pouvait être que des montres tout droit sortis des enfers. Gyls marchait comme dans un rêve ou plutôt comme dans un cauchemar. Ce qu’il voyait ne pouvait être la réalité. Il allait se réveiller aux côtés de sa douce épouse et tout cela ne serait plus qu’un mauvais souvenir.

Soudain, il s’arrêta net. Là, dans les cendres, un os bosselé et craquelé attira son attention. Il se pencha et, non sans une certaine répugnance, le retira de son lit de poussière. L’os n’était pas totalement rond. Il avait une partie bombée et une autre plus plate dans laquelle étaient creusées des cavités. Gyls mit quelques instants à reconnaître ce qu’il tenait dans sa main, comme si son esprit refusait d’admettre l’horrible vérité. C’était un crâne. Un crâne humain mais de petite taille. Ce qui signifiait que ce ne pouvait être que le crâne d’un enfant. Un enfant en bas âge.

Combien de temps resta-t-il à fixer les orbites vides, Gyls l’ignora mais quelqu’un le toucha à l’épaule, le tirant de sa contemplation morbide. L’un de ses hommes, le visage cireux et les yeux rougis, lui retira délicatement l’ossement des mains et, avec ménagement, le reposa sur le tas de cendres comme s’il s’agissait de sa dernière demeure. Sans un mot, il indiqua à son seigneur qu’il avait quelque chose à lui montrer. À son regard douloureux, ce n’était certainement pas agréable à voir là non plus.

Lentement, ils se dirigèrent vers l’enclos des porcs où se trouvaient déjà les autres. Gyls compris aussitôt ce qui avait amené ses hommes à se rassembler là. Sur les piquets qui formaient la clôture, on avait planté des têtes de porcs et de vaches. Un peu de sang avait dégouliné le long des piquets. Seulement, les soldats n’étaient pas tournés vers les têtes porcines et bovines. Non, leur attention semblait accaparée par une autre portion de la barrière. Sur les piquets de celle-ci, ce n’était pas des têtes de porcs ou de vaches que l’on avait planté.

Une expression d’intense horreur figée pour l’éternité sur son visage, la tête de la femme du Grand Paul donnait l’impression de toujours regarder son bourreau. À côté d’elle, les têtes des gens qui travaillaient à la ferme. Certains arboraient à peu près la même expression tandis que d’autres avaient les yeux fermés comme s’ils avaient été surpris dans leur sommeil. La peau avait pris une teinte grisâtre et la pourriture avait commencé son œuvre de décomposition mais étrangement aucun animal charognard ne s’y était attaqué ; même les yeux n’avaient pas été gobés par les corbeaux qui en étaient pourtant friands. Seule la tête du Grand Paul manquait au tableau.


— Qu’est-ce qui a bien pu se passer ici ? Comment notre Seigneur Dieu a-t-il pu laissé faire ça ? murmura quelqu’un à côté de Gyls.


— Ce ne peut être que l’œuvre du Diable, rétorqua quelqu’un. Ce ne peut être que des suppôts du Malin qui ont commis ces horreurs.


Chacun se signa les uns après les autres, sauf Gyls qui n’en avait plus la force mais aussi parce qu’il se posait la même question : comment leur Créateur avait-il pu laissé commettre une telle folie ? N’était-il pas tout puissant ? N’aurait-il pas pu leur envoyer un signe pour empêcher ce méfait ? Si la mère du Sauveur se montrait aux abords d’une fontaine, n’y avait-il pas un messager divin pour avertir les hommes bons et pieux de tels dangers ? Et si, parce qu’il n’était sans doute pas aussi dévot que son cousin, le Seigneur l’avait puni en ne l’avertissant pas ? Mais alors pourquoi des innocents devaient-il payer le prix de ses doutes ? Déjà, il entendait Mathieu lui dire que le Seigneur lui avait probablement envoyé des signes mais aveuglé par son manque de foi, il ne les avait pas vu et l’inéluctable s’était donc produit.


— Seigneur ! Seigneur ! appela-t-on.


Gyls mit quelques instants avant de réaliser que ce n’était pas quelqu’un qui implorait le créateur mais que c’était lui que l’on interpelait. Il se retourna et vit l’un de ses hommes, qui avait poursuivi l’exploration à l’intérieur de la ferme, qui se tenait à l’entrée de la grange. Il lui faisait signe de venir. Avait-il découvert des indices qui mettraient sur la piste des meurtriers, de ces monstres inhumains ou bien s’agissait-il encore d’une scène macabre.


— J’ai trouvé Maître Paul, dit-il quand Gyls et trois des autres parvinrent jusqu’à lui. Il est mort, crut-il bon d’ajouter, ôtant par la même occasion tout espoir, si jamais il avait existé, de trouver un autre survivant.


Quand ils pénétrèrent dans la grange, la puanteur qu’ils n’avaient cessé d’inhaler y était plus forte encore si c’était possible. Cette fois, Gyls ne put contenir le soubresaut de son estomac et rendit tout son contenu. Soutenu par l’un de ses hommes, il s’appuya sur un battant de l’entrée avant de faire de nouveau quelques pas à l’intérieur. Il régnait une semi-pénombre qui ne permettait de distinguer au premier abord qu’une solide table qui trônait pratiquement au milieu de la grange. Puis, peu à peu, les contours de tonneaux disposés ça et là se précisaient. Mais ce que l’on remarquait le plus une fois que les yeux s’étaient habitués, c’était le corps gisant sur la table. Nul doute vu la taille du cadavre qu’il s’agissait du Grand Paul.

Gyls faillit renverser une bassine posée par terre juste à côté de la table et qu’il n’avait pas vu en s’approchant. Il était pris comme d’une fascination morbide par ce qu’il voyait. Il ne pouvait détacher son regard du fermier, ayant du mal à imaginer qu’on puisse terrasser un tel géant. Et pourtant, il était là sur cette table, nu comme un ver, le ventre ouvert et vidé de ses entrailles. Une plaie béait également sur sa gorge. La large entaille semblait nette et profonde.


— Par tous les saints ! jura un soldat un peu plus loin. Je crois que je viens de découvrir d’où vient cette maudite puanteur !


Tout le monde se tourna vers celui qui venait de parler. Il se tenait près d’un des tonneaux et son visage penché au-dessus exprimait le dégoût le plus total. Il recula de quelques pas et se couvrit le nez et la bouche avec son bras. Un de ses compagnons le plus proche y jeta un coup d’œil à son tour et quand il releva la tête, il paraissait tout aussi écœuré, sans doute plus incommodé par la vision du contenu que par l’odeur que tout le monde pouvait sentir.


— Et bien, s’emporta Gyls, un peu malgré lui, dites-nous ce qu’il y a dans ce tonneau, bon sang ! On ne va pas tous l’examiner chacun notre tour.


— Des viscères, mon seigneur, répondit le premier, penaud.


— Des entrailles, des tripes et peut-être même des abats, renchérit le second.


— Plein le tonneau, mon seigneur, dit encore le premier.


Gyls baissa alors les yeux vers la bassine qu’il avait manqué de renverser un peu plus tôt. Quelque chose de noirâtre, d’indéfinissable, y baignait dans un liquide poisseux.

Comme poussé par une curiosité malsaine, un troisième soldat s’était penché sur un autre tonneau mais il paraissait plus intrigué que dégoûté par son contenu. Après une brève hésitation, il plongea la main à l’intérieur et la retira couverte d’un liquide poisseux d’un rouge presque noirâtre.


— Du sang… Ce tonneau est rempli de sang…


— Sortons de là ! ordonna soudain le seigneur, la voix rendue rauque par la bile qu’il sentait lui remonter dans la gorge. Nous ne pouvons plus grand-chose pour ces pauvres gens, ajouta-t-il plus bas, d’un ton fataliste.


Malgré l’ordre, personne ne se précipita vers la sortie. C’était comme si chacun espérait encore trouver un survivant caché sous la paille. Mais il n’y avait plus âme qui vive, même les vermines avaient déserté, ce qui était non moins étrange. Et quand quelqu’un le fit remarquer, bien que maugréant pour soi, plusieurs se signèrent tout en accélérant le pas.

Une fois dehors, Gyls eut la certitude que ses hommes et lui-même ne pourraient pas en supporter plus ni plus longtemps.


— Allons voir si Nicolas est arrivé avec les autres, suggéra-t-il tout en se dirigeant vers la route qui menait à la ferme. Ils devraient être là depuis longtemps. S’il le faut, nous irons à leur rencontre. Ensuite, nous irons au hameau voisin le plus proche et nous enrôlerons des gens pour nous aider à rassembler les corps. Je pense qu’il va falloir aussi faire venir le Père Mathieu.


Gyls s’arrêta un instant comme il réfléchissait puis se tourna vers l’un de ses hommes et lui ordonna :


— Jean, retourne auprès de nos chevaux, vois comment se porte Thibault. S’il est capable de tenir en selle, ramène-le au château et revient avec le prêtre par l’autre route. Le trajet est plus long mais les montures ne supporteront pas l’odeur d’un tel charnier et Mathieu… le Père Mathieu, se corrigea-t-il, n’est pas un très bon cavalier. Il n’apprécierait pas le chemin par la forêt.


En réalité, c’étaient les bois de Roncevac et les croyances qu’il abritait encore qu’il n’appréciait pas. Cette histoire d’apparition de la Vierge à la fontaine de la Faye, par exemple, n’était pour lui qu’une première étape pour avoir la main mise sur le dernier territoire qui résistait toujours à la foi en Dieu. Si le seigneur de Monval s’était exprimé si obligeamment à haute voix, aucun de ses hommes n’était dupe mais personne ne se permit de faire la moindre remarque.

 

Gyls et ses hommes n’avaient pas parcouru grande distance depuis la ferme quand ils perçurent le bruit de chevaux au galop. Peu après Nicolas et les gardes qu’il avait emmenés avec lui apparurent au détour d’un chemin. Ils arrêtèrent net leurs montures, visiblement surpris de voir leur seigneur et leurs camarades venir à leur rencontre sur le chemin. Ils ne cachèrent pas non une certaine forme de soulagement.


— Nicolas, tu donnes l’impression d’avoir vu une apparition, constata Gyls de Monval. Je ne sais pas ce qui te met dans un état pareil mais attends de voir la ferme du Grand Paul pour savoir ce que le mot horreur signifie pleinement.


— Je ne sais certes pas ce que vous avez pu voir à la ferme mais si c’est une apparition que nous avons vu, nous en avons tous été victimes, Seigneur. Pas ici. Au château. À moins d’une demi-lieue d’ici, nous avons trouvé le cadavre d’un homme dans les fourrés. À en juger par son état de pourrissement, cela devait faire des jours qu’il s’y trouvait. Nous avons pu le reconnaître malgré tout…


Nicolas se tut et se tourna vers les hommes qui l’avaient accompagné comme s’il cherchait leur soutien ou qu’ils confirment ses dires. Il hésitait à en dire d’avantage comme si lui-même n’était plus très sûr de croire en ce qu’il avait vu.


— Et bien, parle, l’encouragea Gyls. Après ce que j’ai vu aujourd’hui, je suis prêt à tout entendre.


— C’était Hernan, Seigneur. C’était l’homme qui est venu nous avertir que quelque chose de tragique s’était passé à la ferme.


— Mais… Mais c’est impossible !


— Nous l’avons bien vu, Seigneur, tous les trois, assura Philippe, l’un des hommes qui avait accompagné Nicolas, tandis que son compagnon confirmait d’un hochement de tête.


— Mais où sont vos chevaux… et Thibault ? s’enquit soudain Nicolas.


— Nos montures ne supportaient pas l’odeur de putréfaction qui provenait de la ferme et le cheval de Thibault s’est cabré. Le gamin a été désarçonné et a été sonné pour le compte. Nous avons attaché nos bêtes à la clôture qui longe le pré derrière la ferme et nous avons laissé Thibault là-bas.


Gyls avait parlé machinalement comme s’il avait préparé sa réponse depuis longtemps. Étonnamment, il ne doutait pas de ce que Nicolas venait de lui rapporter. Il s’était passé quelque chose de vraiment étrange et qu’un mort vienne vous rapporter qu’un drame était survenu ne paraissait plus aussi incroyable.


— J’ai envoyé Jean chercher le Père Mathieu, déclara le seigneur de Monval. Il saura nous dire ce qui s’est tramé en ces lieux.


Là, par contre, il ne croyait pas un mot de ses propres paroles et il lut dans le regard de Nicolas qu’il partageait son scepticisme.

 

 

 

 

 

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